Les responsables de l'ACAT à Cocody (Ph KOACI)

La situation des prisonniers en période de la Covid-19 est au centre des préoccupations de la Fédération Internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (FIACAT).

L'apparition en Côte d'Ivoire en mars dernier du premier cas du virus venu de la Chine a permis au gouvernement ivoirien d'adopter un certain nombre de mesures.

Au nombre de ces mesures dont les plus importantes ont consisté à la fermeture de certains commerces, l’interdiction de sortir et de rentrer dans le Grand Abidjan, l’instauration de l’Etat d’urgence assorti d’un couvre-feu, le confinement et surtout la fermeture de tous les établissements scolaires privés et publiques.

Si ces mesures ont semblé être utiles pour éviter la propagation du virus de la Covid 19, il n’en demeure pas moins qu’elles bafouent certains droits fondamentaux, les droits à la liberté, le droit à l’éducation, le droit à la dignité et la liberté de travailler. 

Les restrictions des libertés ont connu une plus grande résonance auprès des détenus suite à l’adoption d'une note de service de l’administration pénitentiaire interdisant les visites aux détenus durant un mois.  

C'est la raison pour laquelle les responsables de l'ACAT ont tenu au siège de l'ONG Caritas à Cocody une conférence de presse pour attirer l'attention des autorités ivoiriennes, comme constaté sur place par KOACI.

Au cours de ce rendez-vous avec la presse, Michel Kouadio et son collègue de l'ACAT qui depuis l'avènement de la Covid-19 sont impliqués auprès des 34 établissements pénitentiaires du Pays pour apporter leur soutien aux détenus ont plaidé pour que la mesure d'interdiction de visite dans les prisons soit levée.

Ils ont fait savoir que grâce au système de prise en charge sanitaire, cette maladie a été boutée loin des prisons ivoiriennes.

C'est pour cette raison que les responsables de l'ACAT ont affirmé qu'il est important d’interpeller les autorités pénitentiaires sur la levée de la mesure interdisant les visites aux détenus. 

"La visite aux détenus étant un droit fondamental qui contribue à l’équilibre psycho-social du détenu. Sa levée serait donc salutaire et soulagerait les détenus et leurs proches. Les Droits de l’Homme qui sont un ensemble de prérogatives dont jouit tout individu du fait de sa qualité d’Être Humain, ne peuvent faire l’objet d’un quelconque compromis quel qu’en soit le lieu, la période et la circonstance. Leur respect s’impose.", ont-ils martelé.

Jean Chrésus