L'Alliance ivoirienne pour la République et la démocratie (AIRD) a 15 ans. Dans le cadre des festivités de ce quinzième anniversaire, les responsables de cette formation politique ont organisé dans la soirée d'hier, une conférence publique autour du thème: «du multipartisme à la démocratie, enjeux et défis à relever », avec pour conférencier principal, Ahoua Don Mello.

L'ancien ministre de l'Equipement et de l'assainissement du Gouvernement de 2010 de Laurent Gbagbo, a indiqué que, «former les citoyens à la démocratie, c'est d'abord les former à reconnaître que l'autre a le droit de penser autrement » et avons «le devoir d'aller vers lui et non l'exclure ».

Parce que, selon lui, l'absence de démocratie ou sectarisme fait que de la pensée unique on atteint l'autarcie, en passant par l'exclusion et l'autocratie. Il a soutenu que «le respect de la minorité, de façon structurée, est le début de la culture démocratique ».

Ahoua Don Mello a affirmé que, le multipartisme ou les alternances «ne crée pas forcément la démocratie ». Car pour le collaborateur de Laurent Gbagbo, ce concept a des "obstacles" pour sa mise en œuvre effective sur le continent. Ce sont notamment, l'absence d'une Nation, la faiblesse du niveau de l'éducation, la transmission du pouvoir par héritage, l'absence de démocratie à l'intérieur des partis, la culture de l'ethnicité.

Au sujet de l'ethnicité, l'orateur estime qu'il faut éviter ce "piège" qui donne naissance à "des ethno-partis". Exemple à l'appui, il a fait cas de "la fameuse" charte du Nord lancée dans les années 94. Selon lui, "progressivement et insidieusement", cette charte s'est transformée en "charte de l'exclusion; et on a utilisé les maladies infantiles du multipartisme comme prétexte pour créer des partis à base purement éthiques". Finalement, a t-il déclaré, "aujourd'hui, nous avons toutes les conséquences".

Le disant, le conférencier a notamment fait cas d'un fait d'actualité, l’annonce, en début de semaine de la création de l'Union des cadres du Grand Nord.

L'ancien ministre de Gbagbo opte plutôt clairement pour une conscience nationale parce que, "si on n'y prend garde, on va vers la balkanisation de la Côte d'Ivoire", pouvant fragiliser le tissu social. Pour y remédier, il préconise, que le pays soit souverain financièrement, économiquement, militairement.

Le président de l'AIRD, Eric Kahé Kplohourou, à travers sa formation politique entend jouer sa partition afin de former et donc contribuer à distiller la culture démocratique.

«Il faut faire attention au passif culturel à la démocratie que nous développons ». Sentiment partagé par la ministre Bro Grégbé qui entend continuer de sensibiliser avec son bâton de pèlerin.

Il faut noter qu’une délégation du PPA-CI était présente à la conférence publique prononcée par Ahoua Don Mello, ancien Directeur général du Bureau national d’études technique et de développement (BNETD).

Wassimagnon