Paul Yao N'dré à Issia (Ph KOACI)

Parrain, le samedi 8 janvier 2022 dernier de la cérémonie des Yourougoué dans le département d’Issia, l'ancien président du Conseil Constitutionnel de Côte d'Ivoire, le Professeur de droit, Paul Yao N’dré, a choisi de se pencher sur le troisième mandat du chef de l'État Alassane Ouattara et sur les probables poursuites judiciaires des acteurs de la désobéissance civile.

Longtemps mué dans un silence après la crise postélectorale de 2010-2011, celui qui avait proclamé, en tant que président du Conseil constitutionnel Laurent Gbagbo vainqueur avant de revenir, 5 mois après sur sa décision pour donner le chef de l'État Alassane Ouattara vainqueur, a réapparu le week-end dernier à Issia.

À cette cérémonie du PPA-CI, l'homme a choisi de vertement tancé le chef de l’État ivoirien d'avoir "violé la constitution pour accéder à son 3ème mandat".

"Il ne peut avoir de réconciliation si c'est le Président de la République lui-même qui est le violateur ou le violeur de la Constitution", lâché Paul Yao N'dré avant d'ajouter " C'est dans le creuset de la loi fondamentale que la vérité sera dite, que la repentance se fera, que la justice sera établie, que le pardon mutuel sera accordé à l'initiative du Président de la République".

Au sujet des acteurs de la désobéissance civile passibles de poursuites selon le procureur de la République Richard Adou, l'ex-président du conseil constitutionnel Paul Yao N'dré a martelé qu'au lieu de parler de condamnation, il y a lieu de reconnaître en amont qu'il y a eu viol de la constitution.

« Au lieu de parler de la condamnation des acteurs de la désobéissance civile, il y a lieu de reconnaître en amont, qu'il y a eu viol de la constitution. Il ne peut pas y avoir de réconciliation, si c'est le Président de la République lui-même qui est violateur ou du moins violeur de la constitution. C'est le premier qui a violé la constitution qu'il faut traduire en justice. », a affirmé du haut de sa tribune Paul Yao N'dré.

Jean Chrésus, Abidjan