Marie Odette Lorougnon à Yopougon (Ph KOACI)

Les piques entre les cadres du PPA-CI et ceux du Parti au pouvoir continuent. La dernière sortie de l’ancienne députée d’Attécoubé, Marie-Odette Lorougnon, traitant des soldats ivoiriens détenus au Mali de « mercenaires », avait mis le feu aux poudres.

Lors d’une conférence de presse le mercredi 22 mars 2023, Ibrahim Cissé Bacongo n'était pas allé de la main morte avec l’opposition ivoirienne. Le secrétaire exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a asséné ses vérités à Marie-Odette Lorougnon.

« Le nôtre mérite d’être adoré, le leur (Gbagbo NDLR), lui-même, s’est désacralisé depuis l’aéroport, à son retour. Chaque jour, il continue de se désacraliser.

L’opposition, dont la fonction selon Laurent Gbagbo consiste à s’opposer aux lois, à la politique qui est menée par le pouvoir en place, est en manque d’argument. L’opposition ivoirienne est en pleine errance. Elle ne sait plus à quel saint se vouer. Il ne leur reste que la provocation. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à le reconnaître que la Côte d’Ivoire est de retour. Tous les signaux sont au vert. », avait martelé Cissé Bacongo répondant à la dernière sortie de Marie Odette Lorougnon.

Au cours d’une rencontre politique qu’elle a animée dimanche dernier à Yopougon, Marie Odette Lorougnon s’est une fois de plus illustrée avec des propos graves. Elle dit n’avoir pas de leçons à recevoir de ses adversaires politiques du Pari présidentiel.

« Ceux qui ont tué des bébés, éventré des femmes enceintes, nous n’avons pas de leçon à recevoir d’eux, on se tait parce qu’on veut la paix, sinon ce n’est pas parce qu’ils ont raison. Ils ont fait les pires des choses, une rébellion qui a décimé la Côte d’Ivoire et c’est vous qui avez des leçons à nous donner ? Vous n’êtes pas fatigués ? Gouverner pour que nous tous, on puisse en profiter ? Quand on gouverne, c’est pour que le peuple profite », a-t-elle asséné.

Poursuivant, Marie Odette Lorougnon justifie le silence des cadres du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) par le respect de leur chef, Laurent Gbagbo.

« On se tait parce qu’on respecte notre chef, sinon, on n’a pas peur de quelqu’un. On se tait parce que le chef est arrivé et nous voulons voir ce qu’il a pensé depuis où il était et qu’il fasse asseoir cette nouvelle politique, sinon on n’a pas peur. Celui qui a découpé un être humain et qui a bu le sang ne peut pas nous faire peur aujourd’hui et ce n’est pas lui qui va nous donner des leçons », a-t-il dit.

Enfin, l’ex-députée d’Attécoubé a fait savoir qu’elle n’a aucune leçon à recevoir du maire de Koumassi.

« Nous allons parler et personne ne peut nous fermer la bouche. Nous combattrons avec nos bouches et la parole. Donc, nous n’avons pas de leçon à recevoir d’eux, même qu’il soit un Cissé Bacongo. Si tu connaissais papier, tu n’allais pas induire monsieur Ouattara en erreur. Tu t’es dédit Cissé Bacongo », a-t-elle clamé.

Jean Chrésus, Abidjan