M'Bahiakro

Bofoin-N'gattakro, un village de la sous-préfecture de M'Bahiakro, est plongé dans le deuil après la mort tragique de K. Taki, un homme de plus de 70 ans, suite à l'effondrement de sa maison. 

Cette catastrophe, survenue au petit matin du 31 mai, a été attribuée par les villageois aux travaux de drainage effectués par une entreprise de travaux publics.

Selon les témoignages des habitants et les autorités locales, les travaux de rebitumage de l'axe Ouéllé-Koffi Amonkro ont entraîné un dysfonctionnement majeur du système de drainage des eaux pluviales. Les eaux, détournées par des caniveaux mal conçus ou inachevés, se sont accumulées et ont envahi le village, provoquant une érosion accélérée.

"Les pluies torrentielles de ces derniers jours ont aggravé une situation déjà précaire. Les eaux de pluie, canalisées de manière inadéquate, se sont déversées massivement dans notre village. La maison de K. Taki, construite depuis des décennies, n'a pas pu résister à l'érosion," a expliqué Koffi Dénis, le chef du village.

Les travaux de voirie, entrepris entre 2022 et 2023, devaient améliorer les infrastructures locales. Cependant, l'entreprise chargée des travaux n'a jamais achevé le chantier. Les responsables locaux, y compris le chef du village et le sous-préfet de la localité, avaient à plusieurs reprises mis en garde l'entreprise contre les risques encourus par le village. Des courriers et des appels à l'aide sont restés sans réponse.

"Nous avons alerté maintes fois les responsables de l'entreprise. Nous leur avons écrit et avons même impliqué le sous-préfet, mais rien n'a été fait. Aujourd'hui, nous pleurons la mort de l'un des nôtres," a ajouté Koffi Dénis.

Après le tragique événement, la brigade de gendarmerie de M'Bahiakro a procédé aux constatations d'usage. Le corps de K. Taki, enseveli sous les décombres, a été extrait et enterré dans le respect des traditions locales. La communauté est en deuil, et la colère gronde parmi les habitants.

La famille du défunt a décidé de porter plainte contre l'entreprise impliquée, réclamant justice pour la négligence qui a coûté la vie à leur proche. Ils exigent que des mesures soient prises pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.

Ce drame soulève des questions cruciales sur la responsabilité des entreprises de travaux publics et leur supervision par les autorités locales et nationales. Comment une entreprise peut-elle laisser un chantier aussi crucial inachevé sans en mesurer les conséquences ? Quelle sera la réponse des autorités face à cette plainte et aux revendications des villageois ?

L'effondrement de la maison de K. Taki à Bofoin-N'gattakro est un rappel brutal des dangers que peuvent représenter des travaux de voirie mal planifiés et inachevés. 

Le village, désormais uni dans le deuil et la colère, attend des réponses et des actions concrètes pour prévenir de futurs drames. La responsabilité de l'entreprise de travaux publics est aujourd'hui au cœur des débats, et les habitants de cette localité espèrent que justice sera rendue pour K. Taki et sa famille.

Jean Chresus, Abidjan