John Mahama (ph)

Le candidat à la présidentielle 2024 au Ghana, John Mahama, a critiqué le Président Akufo-Addo pour cause des mauvaises relations diplomatiques avec le Burkina Faso voisin et a promis que le prochain gouvernement s'efforcera de colmater les brèches entre les deux pays voisins.

S'exprimant lors d'une conférence de presse le mercredi 07 août à Bolgatanga, une ville située au nord du Ghana, l’ancien Président Mahama a souligné la nécessité d'une coopération étroite avec les pays voisins est nécessaire pour réduire toute menace extérieure au Ghana.

En ce qui concerne la situation sécuritaire au Burkina-Faso marquée par des récentes activités insurgées et djihadistes, Mahama préconise que le Ghana devra collaborer plus étroitement avec le Burkina Faso mais malheureusement, le gouvernement a créé des tensions entre les deux pays car le Président ghanéen a fait des commentaires sur son voisin.

Genèse de la brouille diplomatique

Pour sa critique envers le Président Akufo-Addo, le candidat présidentiel du parti de l’opposition NDC a déclaré que « Nous sommes tous ici. Nous souffrons. L’Amérique vous a traité de petit et vous êtes si excité et vous faites des déclarations à propos de votre voisin. Cela a créé une sorte de tension diplomatique et après l’avoir dit, il est allé là-bas pour s’excuser mais ce n’est toujours pas la meilleure chose ».

Sur ce qui est à l’origine de cette brouille, on peut se rappeler que le mercredi 14 décembre 2023, le Président Akufo-Addo, s’adressant aux journalistes aux côtés du Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a allégué que le Burkina Faso a sollicité le concours des mercenaires russes et que le Burkina Faso a offert à Wagner une mine en guise de paiement.

Après cette déclaration, le ministère burkinabè des Affaires étrangères avait convoqué l’ambassadeur du Ghana le vendredi 16 décembre pour « des explications » et lui a « exprimé sa désapprobation » concernant les déclarations du Président ghanéen.

De ce qui précède, Mahama a critiqué le Président Akufo-Addo pour ses propos tenus lors d'une visite aux États-Unis, qui, selon lui, ont créé des tensions entre les deux pays. Bien que le Président Akufo-Addo se soit rendu plus tard au Burkina Faso pour présenter ses excuses, Mahama a affirmé que le mal était fait.

Prochaine démarche

Dans l’optique de remédier à ce supposée tension diplomatique, l'ancien Président ghanéen a réitéré sa détermination à relever les défis de sécurité et les questions connexes s'il est élu à la présidentielle du 07 décembre.

Sur cette prévision, il a exhorté le prochain gouvernement du Ghana à donner la priorité à la réparation des liens avec le Burkina Faso, soulignant le rôle du Ghana en tant qu’hôte de l’Initiative d’Accra, une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme.

Il a également souligné la nécessité d’une collaboration pour faire face à l’insécurité croissante au Burkina Faso, avertissant que la propagation du terrorisme pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour le Ghana si elle n’est pas maîtrisée.

En attendant que sa proposition soit prise en compte par le prochain gouvernement qui verra le jour après les élections générales de décembre 2024, Mahama a émis le souhait que le Ghana renforce « sa sécurité afin que, si le terrorisme entre dans notre pays, nous puissions y faire face. C’est pourquoi nous devons résoudre la crise de Bawku le plus rapidement possible ».

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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