Le président du Renouveau démocratique, Lamoussa Djinko, a déclaré vendredi 23 août 2024, lors d'une conférence publique, à Abidjan que la question de la nationalité est au centre de tous les problèmes du pays.

"La question de la nationalité a toujours été un problème majeur depuis notre accession à l'indépendance en 1960", affirme le chef du Renouveau démocratique qui s'interroge sur l'intérêt que l'on accorde à ce document.

"Qu'est-ce que la nationalité ?", interroge-t-il avant d'en donner sa conception de cette notion.

"La nationalité est ainsi définie comme l'appartenance juridique et politique d'une personne à la population constitutive d'un Etat qui, sur le plan juridique, se définit comme l'exercice de la souveraineté", indique-t-il, le cœur meurtri de voir comment pour des intérêts électoralistes, des Ivoiriens dénient à d'autres Ivoiriens la nationalité.

"Le problème de la nationalité est en train de faire sombrer la Côte d'Ivoire. Qui dit nationalité, dit, qui peut participer aux élections. Qui l'eût cru, le petit fils du président Houphouët ! celui-là même qui a géré le dossier de nationalité depuis 1960, on accuse son petit fils d'être un étranger. Ce pays a un problème sérieux depuis 1960. La Côte d'Ivoire refuse toujours de reconnaître ses propres enfants", a dénoncé Lamoussa Djinko qui a du mal à comprendre que tous les gouvernants qui se sont succédé, n'aient pas pu trouver de solution à un mal profond qui enfonce chaque jour le pays.

"La nationalité est au centre des problèmes du pays. On a pourtant eu des ministères de la réconciliation nationale, des grands médiateurs, mais qui n'ont jamais réussi à réconcilier les Ivoiriens. Nous avons eu cinq gouvernements qui se sont succédé y compris le gouvernement du président Ouattara qui ont géré ce dossier et n'ont jamais pu trouver une solution à ce problème", a regretté le président du Renouveau démocratique pour qui, la question qui a amené la guerre dans le pays n'est pas résolue.

"Je pense qu'on ne peut pas se réconcilier si on ne sait pas pourquoi on s'est battu. Quand nous avons reçu Konaté Sidiki, Dakoury Tabley et Guillaume Soro plus tard, tous nous ont dit qu'on nous traite d'étrangers dans notre propre pays ", a-t-il expliqué, mais peu convaincu du traitement réservé à la question depuis l'accession au pouvoir des pourfendeurs de cette thèse.

"À trois reprises, le RDR et son président ont eu l'occasion de résoudre le problème identitaire mais ne l'ont pas fait. Rappelez-vous que la toute première fois quand les partis avaient été admis dans le gouvernement Laurent Gbagbo, le premier ministre était du RDR, le ministre de la justice était du RDR. On n'a pas pu trouver de solution. La deuxième fois, c'est quand, bien avant le président Ouattara était premier. Il n'était pas encore au RDR, il savait qu'il y avait problème et n'a pas pu résoudre ce problème. La troisième fois, pendant 14 ans, l'opportunité et le pouvoir étaient là pour résoudre définitivement le problème identitaire et le président Ouattara ne l'a pas fait", a-t-il regretté non sans relevé qu'Alassane Ouattara n'est pas celui qui est venu avec la crise identitaire.

Bien avant son arrivée sur le terrain, il y avait des problèmes identitaires dans le pays qui ont été gérés par les présidents Houphouët-Boigny, Bédié, Gueï et Laurent Gbagbo.

Pour le chef du parti le Renouveau démocratique, l'instauration de la carte de séjour par Alassane Ouattara avait une visée purement économique. Renflouer les caisses de l'État qui traversait une crise économique.

"On a estimé qu'il y avait 3 à 4 millions d'habitants qui n'étaient pas des Ivoiriens. On décide alors d'introduire la carte de séjour parce que cela pouvait rapporter 500 milliards de FCFA à la caisse de l'État. Pour y parvenir, le premier ministre Alassane Ouattara instruit son ministre de la justice, Jacqueline Oble pour mettre fin à la nationalité collective pour pouvoir mettre en œuvre ce programme de carte de séjour. On demandait à des gens de payer pour vivre dans leur pays", a-t-il regretté insistant sur le fait que la nationalité est un problème existentiel auquel il faut trouver vite une solution.

Wassimagnon