Le stade Konan Banny de Yakro (DR) 

Le monde syndicaliste en Côte d’Ivoire ne cessera d’étonner l’opinion. Après des grèves illégales en foulant aux pieds les réglementations en vigueurs, c’est désormais dans les enceintes sportives qu’ils veulent se faire entendre.

Selon un document adressé à Madame le Préfet de Police du District Autonome de Police de Yamoussoukro consulté par KOACI, l’Intersyndicale du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation et l’Intersyndicale du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, ils informent l’autorité sécuritaire de la tenue d’une grande Assemblée Générale d’Information de leurs militants (es) et sympathisants (es).

« Cette Assemblée Générale réunira tous les personnels du secteur Éducation Formation de Yamoussoukro et les leaders de l’Intersyndicale de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Technique et de l’Enseignement Professionnel de Côte d’Ivoire », peut-on lire.

Pour ce rassemblement qui se tiendra le samedi 30 novembre 2024 à partir de 8 h, ils sollicitent le stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro construit en faveur de la CAN 2023.

Si l’on ne remet pas en cause les réunions syndicales dans le pays, c’est le lieu sollicité qui suscite des interrogations.

Hormis les rencontres sportives, les meetings des partis politiques, les concerts et autres, jamais de mémoire un stade public n’a servi de cadre à la tenue d’une réunion syndicale, et ce, malgré la mobilisation des membres.

Où ces organisations syndicales ont-elles des objectifs inavoués ? Quel genre de motivation peut pousser des syndicalistes à vouloir organiser une Assemblée Générale dans un stade public souvent coûteux alors qu’ils ne cessent de dénoncer leurs conditions de vie, hormis de la provocation ? Qui paiera la facture en cas de casses dans le stade ? 

Reste désormais à savoir si des mains obscures ne sont pas derrière cette sollicitation du stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro afin d’assouplir leurs sales besognes.

Il serait plus sage pour les syndicats de renouer le dialogue avec les Ministères de tutelle afin de discuter de leurs différentes préoccupations. Cela éviterait des troubles l’ordre public. À bon entendeur…

Donatien Kautcha, Abidjan