Le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, a récemment adressé une lettre circulaire aux délégués régionaux, directeurs d’hôpitaux et partenaires techniques de son ministère. Dans ce document consulté par Koaci, il les informe de la suspension temporaire de l’aide humanitaire américaine. Cette décision, prise le 21 janvier par le président américain Donald Trump, fait partie d’une réévaluation stratégique de ses priorités, qui devrait durer 90 jours.

Face à cette situation, le ministre de la santé publique du Cameroun, a demandé des mesures urgentes. Il a insisté sur la nécessité d’assurer la continuité des services de prévention et de soins essentiels. Cela concerne notamment le VIH, la tuberculose et le paludisme. Les organisations à base communautaire (OBCs) et les sites de prise en charge doivent fonctionner sans interruption. La priorité doit être accordée aux populations les plus vulnérables.

Cette suspension affecte deux programmes clés : le Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le VIH-Sida (Pepfar) et l’Initiative présidentielle des États-Unis contre le paludisme (PMI). Ces programmes ont joué un rôle clé dans la lutte contre ces maladies au Cameroun. Ils ont permis des progrès significatifs dans la prise en charge des malades. Cependant, une évaluation préliminaire du ministère de la Santé publique indique que cette interruption pourrait menacer ces avancées.

Les États-Unis sont un partenaire majeur dans ce domaine au Cameroun. En 2024, l’ambassadeur américain au Cameroun, Christopher J. Lamora, a rappelé que son pays avait investi 617,5 milliards de FCFA (un milliard de dollars) dans l’aide sanitaire et humanitaire au Cameroun depuis 20 ans. En 2022, le Pepfar disposait d’un budget de 26 millions de dollars (plus de 16 milliards de FCFA). Mis en place sous l’administration de George W. Bush, ce programme apporte un soutien à plus de 20 millions de personnes vivant avec le VIH à travers le monde, y compris une proportion significative au Cameroun.

Le gouvernement camerounais se mobilise donc pour faire face à cette suspension. L’objectif est clair : maintenir les services de santé essentiels et protéger les populations les plus vulnérables. La situation reste à suivre, mais les autorités montrent leur détermination à préserver les acquis malgré ce défi inattendu.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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