les responsables du Rhdp dans le Guémon (Ph Koaci)

À l’approche de l’échéance présidentielle de 2025, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) mise sur une mobilisation territoriale inédite, confiée en grande partie aux femmes.

Arlette Badou du parti présidentiel et présidente de l’Union des Femmes du RHDP (UF-RHDP), a officiellement lancé, samedi 1er mars, une campagne de terrain dans la région du Guémon. Lors d’une cérémonie à Duékoué, capitale régionale, elle a investi Tahi Bah Rosine comme coordinatrice locale, chargée de superviser une vaste opération de sensibilisation en faveur de la candidature d’Alassane Ouattara.

« En 2025, nous refusons que d’autres décident à notre place. Notre choix est clair : Alassane Ouattara incarne la continuité. Mais cela exige plus que des slogans : du travail concret, village par village », a martelé Arlette Badou, ancienne ministre de la Culture, devant une assemblée majoritairement féminine. Elle a appelé à transformer l’adhésion théorique en votes massifs, insistant sur la nécessité de « convaincre par les résultats » : programmes sociaux, infrastructures, accès à l’eau et à l’électricité.

La nouvelle cheffe régionale de l’UF-RHDP, Bahi Tah Rosine, a reçu pour mission de parcourir les localités du Guémon afin de promouvoir le bilan présidentiel, tout en œuvrant pour « l’apaisement des tensions» et « l’unité nationale ». Un défi crucial dans cette zone historiquement acquise au RHDP, mais où la concurrence politique pourrait se durcir.

En marge de l’événement, plusieurs membres du gouvernement ont appuyé cette stratégie. Le ministre Serey Doh a estimé que « la popularité du président Ouattara, portée par des réalisations tangibles, rend la tâche aisée», fustigeant au passage des oppositions « divisées et sans projet crédible ».

Anne Ouloto, ministre de la Fonction publique, a rappelé le statut de « bastion incontesté » du district des Montagnes pour le RHDP, tout en appelant à « consolider cet héritage » par une victoire sans appel en octobre 2025.

Cette offensive ciblée sur les femmes, perçues comme relais d’influence dans les foyers et les communautés, illustre la volonté du parti au pouvoir de capitaliser sur son réseau militant. Une approche qui contraste avec les divisions affichées d’une opposition encore en quête de leadership, selon les analystes. Reste à voir si cette dynamique suffira à rallier une jeunesse en attente d’emplois et une population rurale parfois sceptique face aux promesses.

Jean Chresus, Abidjan