La Brigade commerciale des Douanes d'Idenau a réalisé sa première saisie de produits contrefaits liés à l'équipe nationale de football. Vingt maillots falsifiés de la marque Fourteen, équipementier officiel des Lions Indomptables, ont été interceptés lors d'un contrôle minutieux d'un colis suspect qui dissimulait également des vêtements féminins non déclarés et huit téléphones portables.

Cette intervention survient moins d'un mois après la signature du protocole d'accord entre la Direction générale des Douanes (DGD) et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), scellé le 2 avril dernier à Yaoundé. Elle marque le début concret d'une collaboration visant à démanteler les réseaux de contrefaçon qui portent préjudice à l'image des Lions Indomptables et à l'économie nationale.

Alliance contre un fléau économique

Le partenariat entre la Fecafoot et la marque Fourteen, officialisé le 5 février 2025, représente bien plus qu'un simple accord commercial. Il constitue la pierre angulaire d'une stratégie intégrée de protection de la propriété intellectuelle et de l'authenticité des produits dérivés de l'équipe nationale. Face à l'ampleur du phénomène de contrefaçon, qui inonde le marché camerounais de produits de qualité douteuse, les autorités ont décidé d'adopter une approche globale et coordonnée.

« Cette saisie n'est que la partie visible de l'iceberg », indique la cellule de communication de la Fecafoot. « Le dispositif mis en place vise à assécher progressivement les circuits d'approvisionnement illégaux, tout en sensibilisant les consommateurs aux risques liés à l'achat de produits contrefaits », poursuit notre source.

Surveillance renforcée

La collaboration entre la Fecafoot et la DGD repose sur six piliers fondamentaux :l'intégration des obligations du contrat d'exclusivité dans la surveillance douanière ; la prévention systématique de la contrefaçon et de la contrebande ; la facilitation des échanges commerciaux légitimes ; le renforcement de la collecte des recettes douanières ; la formation des parties prenantes pour optimiser l'exécution du protocole et la protection des consommateurs contre les produits de mauvaise qualité.

Pour mettre en œuvre ces objectifs ambitieux, un comité paritaire composé de trois représentants de chaque institution a été institué. Cette instance est chargée d'examiner tous les aspects matériels, techniques et financiers de l'accord, d'évaluer les actions menées et de coordonner les campagnes de sensibilisation du public.

Dans le cadre de cet accord, la Fecafoot s'est engagée à déclarer scrupuleusement toutes ses importations et à s'acquitter des droits et taxes douaniers correspondants. L'instance footballistique collectera également des renseignements précieux sur les réseaux de contrefaçon opérant tant au niveau national qu'international.

De son côté, la Direction générale des Douanes a considérablement renforcé ses dispositifs de surveillance sur l'ensemble des frontières — maritimes, aériennes et terrestres — pour traquer sans relâche les importations frauduleuses. Les agents douaniers contrôlent désormais avec une vigilance accrue la circulation des équipements et produits dérivés exclusifs de la Fecafoot.

« Cette collaboration nous permet de suivre la traçabilité des produits jusqu'à leur destination finale », explique Ekoube un responsable des Douanes. « Nous pouvons ainsi remonter les filières et démanteler les réseaux organisés qui prospèrent dans ce commerce illicite », precise-t-il.

La saisie d'Idenau, bien que modeste en volume, revêt une importance. Elle illustre la détermination des autorités à protéger non seulement les intérêts économiques de la Fecafoot et de ses partenaires, mais aussi la santé et la sécurité des consommateurs camerounais, souvent victimes inconscientes de produits contrefaits potentiellement dangereux.

Les supporters des Lions Indomptables sont désormais invités à participer activement à cette lutte en privilégiant l'achat de produits officiels, reconnaissables à leurs certificats d'authenticité. Une manière concrète de soutenir leur équipe tout en participant à la construction d'une économie plus saine et plus respectueuse des droits de propriété intellectuelle.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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