L'individu interpellé (Ph KOACI)

Dans la nuit du jeudi 9 mai, tandis que la pluie frappait fort sur les toits de Gagnoa et que la ville semblait plongée dans un calme endormi, un événement est venu bouleverser la tranquillité apparente du quartier du camp fonctionnaire. Vers 2 heures du matin, une patrouille de la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI), avec à son bord le commandant lui-même, effectuait une ronde habituelle lorsqu'ils ont perçu des bruits suspects. Malgré le mauvais temps, les agents décident d’en trouver l'origine.

En arrivant à proximité d’une maison, ils découvrent un jeune homme, trempé mais concentré, en train de s’introduire illégalement dans une habitation. La scène ne laisse pas de place au doute : la grille de sécurité est arrachée, la fenêtre brisée, la porte gravement endommagée. Pris sur le fait, l’individu est immédiatement arrêté sans résistance. Interrogé sur place, il présente une défense peu crédible : il affirme avoir été mandaté par le propriétaire pour garder la maison et dit avoir perdu les clés, l’obligeant à "forcer un peu" pour entrer.

Cependant, cette explication ne convainc pas les agents. Le propriétaire, un cadre régional important, est rapidement contacté. Sa réponse est sans équivoque : il ne connaît pas cet homme. Confronté à cette incohérence, le suspect finit par avouer. Il s’agit de Z. C., né en 1999 à Gagnoa, déjà bien connu des forces de l’ordre pour des faits similaires. Il admet être membre d’un réseau bien structuré, spécialisé dans les cambriolages de maisons appartenant à des personnalités de la ville.

Leur méthode est simple mais redoutablement efficace : observer les habitudes des habitants, noter leurs périodes d’absence, puis agir discrètement, souvent de nuit ou lorsque les conditions météorologiques favorisent la discrétion. Ce soir-là, il comptait sur la pluie pour couvrir ses bruits. Elle aura finalement servi son arrestation.

Z. C. fournit les noms de plusieurs complices, tous membres actifs de ce réseau. Certains auraient participé à d'autres opérations similaires dans différents quartiers de la ville. Des enquêtes sont en cours pour les retrouver, et les autorités semblent bien décidées à démanteler ce groupe.

Présenté le jour même au parquet de Gagnoa, Z. C. devra répondre de plusieurs chefs d'accusation, dont le vol nocturne avec effraction et escalade. Une affaire qui montre que, même lorsque le ciel est orageux et que les rues paraissent désertes, la vigilance des forces de sécurité reste intacte. Grâce à leur intervention rapide et déterminée, une effraction de plus a été évitée, et un réseau commence à être démantelé.

Jean Chresus, Abidjan