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Cameroun : Maurice Kamto évoque les « 50 morts » au Sénégal pour accéder au pouvoir, Luc Sindjoun dénonce un « discours inquiétant »
 

Cameroun : Maurice Kamto évoque les « 50 morts » au Sénégal pour accéder au pouvoir, Luc Sindjoun dénonce un « discours inquiétant »

 
 
 
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© Koaci.com - jeudi 05 juin 2025 - 13:03

Luc Sindjoun conseiller politique du président Biya (Ph)


La référence aux violences sénégalaises dans le discours de Maurice Kamto à Paris relance le débat sur les méthodes du leader du Mrc prêt à verser le sang des camerounais pour accéder au pouvoir.


Les déclarations de Maurice Kamto lors de son meeting parisien du 31 mai dernier continuent de faire des remous dans le paysage politique camerounais. Devant des milliers de Camerounais de la diaspora rassemblés place de la République, le leader du MRC, qui souhaite se présenter à l'élection présidentielle 2025, a évoqué les violences qui ont marqué l'accession au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye au Sénégal.


Dans une vidéo largement partagée, Maurice Kamto déclarait : « Il y a eu pratiquement 50 morts. Ne croyez pas que quelque part, les gens se couchent et le changement et les transformations arrivent ». Cette référence aux violences pré-électorales sénégalaises a immédiatement suscité une vive réaction de la part du pouvoir camerounais, notamment du professeur Luc Sindjoun, conseiller du président Paul Biya.


Charge contre le leader du MRC


Dans une longue réponse intitulée « de l'inquiétant vide d'un discours d'opposition », Luc Sindjoun, agrégé de science politique et professeur à l'Université de Yaoundé II, livre une analyse critique du discours de Maurice Kamto. Il dénonce ce qu'il qualifie de « chapelet d'approximations, de contradictions, de prétentions, d'inconséquences et parfois de vilenies qui ne contribuent pas à enrichir la qualité de la vie publique ».


Le conseiller du président Biya s'attaque particulièrement à trois aspects du discours de leader du Mrc : son rapport au président Paul Biya, sa vision du peuple camerounais, et surtout sa référence aux violences comme moyen d'accession au pouvoir.


Concernant les attaques contre l'âge du président Biya, Sindjoun dénonce « une attaque ad hominem ignoble » et rappelle que « l'âge du Président de la République constitue une ressource politique : c'est l'âge de la force de l'expérience ». Il qualifie ces critiques d'âgisme, « un délit au même titre que le tribalisme, le régionalisme et le sexisme », écrit-il.


Le peuple camerounais « caricaturé » ?


Luc Sindjoun accuse Maurice Kamto de mépriser le peuple camerounais en le présentant comme « étant plus attaché au football et à la bière qu'à autre chose ». L’enseignant de Science politique y voit une « méconnaissance relative du peuple camerounais » et une « anticipation sur l'explication de la défaite de Maurice kamto ». Il va même jusqu'à évoquer une comparaison avec « Pol Pot », suggérant que l'opposant pourrait vouloir « créer un peuple nouveau ».



 



Le cœur du débat réside dans l'interprétation des propos de Maurice Kamto sur les « 50 morts » du Sénégal. Luc Sindjoun y voit une « menace de recours à la violence postélectorale » et une « préparation à la rébellion ou à l'insurrection ». Il souligne que « la menace de recours à la violence n'est pas un facteur de consolidation de la culture démocratique ».


D'une part, la référence aux violences sénégalaises peut effectivement être interprétée comme une mise en garde sur les méthodes acceptables pour accéder au pouvoir. D'autre part, Maurice Kamto pourrait arguer qu'il ne fait que constater une réalité historique sans nécessairement l'encourager.


Ce débat est révélateur des tensions préélectorales à l'approche de l'élection présidentielle de 2025. Le meeting de Paris a d'ailleurs « suscité de vives réactions » parmi « les figures du pouvoir » notamment Grégoire Owona le ministre du Travail et de la sécurité sociale et Jean De Dieu Momo un autre membre du gouvernement.


Luc Sindjoun défend ardemment la légitimité de Paul Biya à se représenter, affirmant qu'il « cumule toutes les ressources permettant d'envisager la poursuite de son action à la tête de l'État ». Il présente le président comme « un Leader qui rassemble, qui rassure, qui assure, qui inspire, qui écoute et qui guide ».


Au-delà des positions partisanes, cette controverse induit quelques questions. Comment concilier liberté d'expression et responsabilité politique ? Jusqu'où peut aller la critique de l'opposition sans franchir les limites de l'acceptable ?


Si les propos de Maurice Kamto sur les violences sénégalaises peuvent légitimement inquiéter, la réponse de Luc Sindjoun, parfois excessive dans ses analogies, révèle également les difficultés du pouvoir à gérer la contestation.


 

Vers un apaisement ?


Alors que le pays fait face à de nombreux défis sécuritaires et économiques, l'élection présidentielle de 2025 devrait être l'occasion d'un débat serein sur les solutions à apporter aux problèmes des Camerounais.


L'opposition, comme le pouvoir, portent une responsabilité commune dans la préservation de la paix sociale et de la stabilité démocratique. Les références à la violence, d'où qu'elles viennent, n'ont pas leur place dans un débat politique constructif.


Reste à savoir si cette controverse marquera un tournant vers plus de radicalisation ou si elle permettra une prise de conscience collective sur la nécessité de privilégier le dialogue et la concurrence pacifique des idées.




-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.


-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com


 


 
 
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