

Côte d'Ivoire : Quand une vidéo militante déclenche une tempête judiciaire, l'affaire Innocent Yao de la jeunesse du PDCI placé sous mandat de dépôt
Ce qui devait être un simple acte de dénonciation politique s’est transformé en une affaire judiciaire lourde de conséquences. En Côte d’Ivoire, la frontière entre engagement citoyen et infraction numérique peut se révéler dangereusement fine. Innocent Yao, président de la jeunesse rurale du PDCI, en fait les frais.
Tout commence lors d’un meeting politique, lorsqu’Innocent Yao remarque la présence de plusieurs enfants portant des tee-shirts aux couleurs d’un parti. Soupçonnant une manipulation orchestrée pour gonfler artificiellement la participation, il dégaine son téléphone et filme la scène. Malgré le refus des enfants et en dépit des risques encourus, il publie la vidéo sur les réseaux sociaux, visages bien visibles à l’appui. Dans cette publication virale, il accuse nommément un certain Wilfried Koffi d’être l’instigateur de cette opération.
La vidéo suscite de vives réactions. KW, désigné à tort ou à raison, est rapidement identifié et violemment pris à partie par des jeunes dans son quartier. Pour laver son honneur, il décide de porter plainte auprès de la Plateforme de Lutte contre la Cybercriminalité (PLCC). Les services techniques de l’ANSSI épaulent l’enquête et permettent d’identifier formellement l’auteur de la diffusion : Innocent Yao.
Interrogé par les enquêteurs, celui-ci affirme avoir agi par souci de transparence, sans intention de nuire ni aux enfants, ni à l’individu incriminé. Mais ses arguments ne suffisent pas à éteindre la procédure. Il est poursuivi pour diffamation et atteinte à l’image de mineurs, sur la base de l’article 60 de la loi n° 2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminalité, ainsi que de l’article 367 du Code pénal.
L’affaire prend une tournure encore plus grave lorsque, hier jeudi 5 mai 2025, Innocent Yao est placé sous mandat de dépôt. Mais contre toute attente, ce n’est pas la plainte de KW qui fonde sa détention : il est incarcéré à la prison du Plateau (ex-MACA) dans le cadre d’un dossier plus ancien, lié à des faits de désobéissance civile remontant à 2020.
Cet enchaînement révèle les risques juridiques de certaines pratiques numériques, même quand elles se veulent engagées. Il rappelle aussi que la justice, en matière de cybercriminalité et de droit à l’image, se montre désormais intraitable face aux abus.
Jean Chresus, Abidjan

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Mdr vous dites une chose et son contraire la dans le meme article, vous parlez de cybercriminilite et droit a l image mais il n a pas ete emprisonne pour ces faits que vous decriez mais des faits remontant a 2020. Decidement l excercide devient perilleux , on s attendait a l une de vos conclusions mais bon on s est habitue depuis quelques annees.

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