

Cameroun-France : La visite du patron de la gendarmerie nationale française suscite la controverse à quelques mois de l'élection présidentielle
Hubert Bonneau, dg de la Gendarmerie Nationale française au Cameroun (Ph)
La mission de travail du Général Hubert Bonneau, directeur Général de la Gendarmerie Nationale française, au Cameroun suscite le débat. Alors qu’officiellement, cette visite de quarante-huit heures s'inscrit dans le cadre traditionnel des accords de coopération sécuritaire bilatérale, elle cristallise les tensions autour de l'autonomie des institutions régaliennes camerounaises.
Accueilli dimanche 8 juin 2025 à l'aéroport international de Yaoundé-Nsimalen par les représentants de la gendarmerie camerounaise et de l'ambassade française, le haut responsable français a entamé un programme d'échanges institutionnels dense. Son parcours comprend notamment l'École internationale des forces de sécurité d'Awae, le régiment polyvalent d'intervention de la gendarmerie nationale, ainsi que les services centraux et le centre supérieur d'enquêtes criminelles.
Les rencontres au sommet constituent l'autre volet majeur de cette mission diplomatique. Le Général Bonneau s'entretiendra successivement avec Galax Etoga, Secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense chargé de la Gendarmerie nationale, puis avec Beti Assomo, ministre délégué à la Présidence en charge de la Défense.
Polémique
Le Parti du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (PURS) monte au créneau à travers un communiqué, dénonçant ce qu'il qualifie de « logique obsolète de dépendance sécuritaire ».
L'opposition politique pointe du doigt le timing de cette visite, intervenant à quelques encablures d'échéances électorales majeures. Pour le PURS, ceci montre la persistance d'une « tutelle étrangère » sur les affaires régaliennes nationales, une situation jugée incompatible avec l'exercice plein de la souveraineté camerounaise.
Soixante ans de coopération
Au cœur de la polémique se trouve la question de sur l'efficacité de six décennies de partenariat franco-camerounais en matière sécuritaire. Le Premier Secrétariat National du PURS exprime son « indignation » face à une collaboration perçue comme structurellement déséquilibrée et historiquement improductive pour l'autonomisation des institutions nationales.
Pour le Purs, cette visite diplomatique, à quelques mois de l’élection présidentielle cache autre chose. Dans son communiqué, Serge Espoir Matomba, le premier secrétaire du Purs, dénonce cette présence étrangère et demande aux autorités compétentes de garantir que les décisions sécuritaires soient prises exclusivement par les camerounais et pour les camerounais. L'organisation politique exhorte les Camerounais à maintenir leur vigilance citoyenne et à s'engager activement dans la préservation des « valeurs de souveraineté et d'autonomie », présentées comme les piliers d'une transformation institutionnelle.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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