

Côte d'Ivoire : Anarchie dans la filière des petits ruminants, des commerçants tirent la sonnette d'alarme
L’Union régionale des commerçants de petits ruminants des Lagunes a organisé une conférence de presse pour dénoncer une situation jugée « chaotique et injuste » dans leur secteur d’activité. Réunis autour du thème « Anarchie dans le secteur des commerçants des petits ruminants : quelle est la place de l’interprofession reconnue par décret ? », les acteurs de la filière ont exprimé leur profond malaise face à ce qu’ils qualifient de prise en otage du secteur.
Les commerçants ont pointé du doigt le manque d’organisation historique de la filière, qui a favorisé son développement dans l’informel. Ce vide structurel aurait permis à certains individus de s’ériger en autorités autoproclamées, sans fondement légal. Le principal accusé : Sawadogo Issiaka, président du conseil d’administration de l’OIA des gros ruminants, que les commerçants accusent d’imposer sa loi à travers des pratiques jugées arbitraires et illégales.
Selon leurs témoignages, des taxes sont perçues aux frontières sans délivrance de reçus, et des prélèvements sont effectués sur les marchés de vente de petits ruminants, sans base juridique claire. Pire, ceux qui refusent de se conformer aux exigences de Sawadogo Issiaka seraient victimes de déguerpissements forcés.
À Anyama par exemple, l'installation dans des enclos – dont la conformité technique et sanitaire est contestée – coûterait jusqu’à 500 000 francs CFA, une somme jugée prohibitive pour de nombreux commerçants.
Ce qui indigne encore plus les commerçants, c’est le silence des responsables de l’interprofession des petits ruminants, pourtant reconnue officiellement par le décret N°2025-177 du 12 mars 2025. Alors que cette organisation aurait dû structurer et défendre le secteur, ses représentants brillent par leur inaction.
Ils dénoncent également le soutien accordé par le District autonome d’Abidjan à Sawadogo Issiaka, ce dernier évoquant une convention signée avec la collectivité territoriale. Une situation incompréhensible pour les commerçants, surtout depuis que l’interprofession légitime est reconnue par les autorités étatiques.
Les commerçants ont profité de cette tribune pour interpeller les autorités sécuritaires. Leur ras-le-bol face aux agissements de certains individus menace, selon eux, de dégénérer en conflits sur le terrain. Ils appellent donc à une intervention urgente pour rétablir l’ordre et protéger une filière essentielle à l’économie ivoirienne, notamment à l’approche de grandes fêtes comme la Tabaski, où plusieurs moutons sont restés invendus en raison des perturbations.
En conclusion, les membres de l’Union régionale des Lagunes lancent un cri de détresse. Ils demandent aux autorités, notamment celles en charge de l’interprofession reconnue, de sortir de leur mutisme et de prendre en main les destinées d’un secteur en souffrance.
« Nos conditions de travail se dégradent de jour en jour, et le silence des décideurs nous condamne à l’oubli. Nous demandons juste que la légalité soit respectée, et que les Ivoiriens soient informés de ce qui se joue dans ce pan crucial de notre économie », ont-ils plaidé.
Wassimagnon

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