

Cameroun : Le SDF dénonce la destruction « arbitraire » de son siège régional à Yaoundé
La gendarmerie détruit le siège du SDF (Ph)
Le parti d'opposition camerounais accuse les autorités de vouloir affaiblir la démocratie à l'approche des élections de 2025.
Le Social Democratic Front (SDF), principal parti d'opposition du Cameroun, a vivement condamné dans un communiqué publié mardi la destruction de son siège régional situé dans le quartier Olezoa, à Yaoundé. Cette démolition, qualifiée d' « arbitraire et illégale » par la formation politique, intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes à moins d'un an des élections présidentielles prévues en 2025.
Selon le communiqué signé par le Secrétaire national à la Communication du SDF, la destruction du siège régional s'est déroulée « sans préavis ni justification légale ». Le parti précise que ce bâtiment, qui abritait les bureaux administratifs régionaux, était un centre névralgique pour les activités politiques de l'opposition dans la capitale camerounaise.
« Cette action constitue une violation flagrante des droits démocratiques et une atteinte directe à notre liberté d'expression politique », déplore l'organisation dans son communiqué transmis à Koaci. Le SDF y voit une manœuvre délibérée visant à perturber ses préparatifs pour les échéances électorales à venir.
Timing politique suspect
La destruction intervient à un moment particulièrement sensible de la vie politique camerounaise. Avec les élections présidentielles de 2025 qui se profilent à l'horizon, les partis d'opposition intensifient leurs activités de mobilisation et de structuration territoriale. Pour le SDF, cette démolition s'inscrit dans une stratégie plus large d'intimidation politique.
Le parti, fondé en 1990 par John Fru Ndi et devenu l'une des principales forces d'opposition au régime de Paul Biya, dénonce régulièrement les entraves mises à son action politique. Cette nouvelle affaire vient s'ajouter à une longue liste de griefs que l'opposition formule contre les autorités camerounaises.
Appel à la mobilisation
Face à cette situation, le SDF lance un appel solennel à tous ses militants, sympathisants et à l'ensemble des forces démocratiques du pays. L'organisation exhorte ses soutiens à « rester mobilisés » et à « poursuivre le combat pour l'avènement d'une démocratie véritable au Cameroun ».
Le communiqué souligne également l'importance de maintenir l'unité au sein des rangs de l'opposition face à ce que le parti considère comme des "manœuvres d'intimidation". Cette stratégie de mobilisation s'inscrit dans la préparation des prochaines échéances électorales, où le SDF entend jouer un rôle important.
La perte de ce siège régional représente un coup dur pour l'organisation territoriale du SDF dans la région du Centre, dont Yaoundé est la principale ville. Ce bâtiment servait non seulement de bureau administratif, mais aussi de lieu de rassemblement pour les militants et de centre de coordination des activités politiques régionales.
Cette destruction pourrait compliquer les efforts du parti pour maintenir sa présence effective dans une région, particulièrement importante pour la mobilisation électorale en milieu urbain. Le SDF devra désormais trouver des solutions alternatives pour assurer la continuité de ses activités dans la capitale.
Depuis plusieurs années, les partis d'opposition dénoncent régulièrement des restrictions à leurs activités, des interdictions de meetings ou encore des difficultés d'accès aux médias publics.
Le Cameroun, dirigé par Paul Biya depuis 1982, fait régulièrement l'objet de critiques d'organisations internationales concernant l'espace démocratique et le respect des droits de l'opposition. Cette nouvelle affaire risque de raviver les débats sur la qualité de la démocratie camerounaise à l'approche des élections de 2025.
La destruction du siège du SDF pourrait marquer le début d'un durcissement du climat politique au Cameroun. Alors que les échéances électorales se rapprochent, les tensions entre le pouvoir et l'opposition semblent s'intensifier, laissant présager une période de turbulences politiques dans les mois à venir.
Pour le SDF, cette affaire représente un test de sa capacité de résistance et de mobilisation face aux difficultés. La réaction des autres formations politiques d'opposition et de la société civile camerounaise sera déterminante pour mesurer l'impact de cet incident sur l'évolution du paysage politique national.
Le gouvernement camerounais n'a pas encore réagi officiellement à ces accusations du SDF au moment de la publication de cet article.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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