Bruno Koné sur le site du programme Sidi Abdellah à Alger (Ph KOACI)

La visite du programme immobilier de Sidi Abdellah, en marge de la 44ᵉ Assemblée Générale de Shelter Afrique, a marqué un moment fort du séjour de la délégation ivoirienne conduite par le ministre Bruno Nabagné Koné. Construit aux portes d’Alger, ce vaste projet de ville nouvelle est bien plus qu’un chantier : c’est une réalisation tangible d’une politique volontariste de logement social, portée depuis plusieurs années par l’État algérien.

Sur place, Bruno Koné a pu découvrir un programme structuré, rationnel et ambitieux, composé de plus d’un million de logements, intégrant des infrastructures modernes, des équipements publics et une vision claire de la mixité sociale. La location-vente, modèle central de ce programme, permet à des milliers de familles d'accéder progressivement à la propriété, sans exclusion.

Mais au-delà de l’admiration, c’est un appel fort qu’a lancé le ministre ivoirien. « La Côte d’Ivoire va s’inspirer de ce modèle. Ce que nous avons vu ici à Sidi Abdellah est la preuve qu’avec de la volonté politique, de la planification et des moyens, l’Afrique peut loger décemment sa population. », a-t-il déclaré. 

Cliquez pour agrandir l'image  

 

Visiblement impressionné par l’efficacité du dispositif, il a souligné que ce modèle algérien « incarne ce que nous devons viser collectivement en Afrique : une politique sociale active et ambitieuse, centrée sur l’humain ».

Bruno Koné ne s’est pas arrêté à ce constat : il a interpellé l’ensemble des gouvernements africains, les invitant à prendre des mesures courageuses et à faire du logement une priorité nationale.

 « Nous devons cesser de considérer le logement comme une dépense sociale, c’est un investissement stratégique. C’est un outil de stabilité, de cohésion, de dignité. » a-t-il martelé.

Ce plaidoyer s’inscrit dans la continuité de la position défendue par la Côte d’Ivoire tout au long de l’Assemblée : celle d’un continent qui doit réinventer ses modèles d’habitat en s’appuyant sur la production locale, la valorisation des ressources endogènes et l’intégration de solutions adaptées à ses réalités sociales.

À Sidi Abdellah, les constructions utilisent une grande part de matériaux locaux, optimisant les coûts sans compromettre la qualité. Cette stratégie, alliant performance technique et souveraineté industrielle, a particulièrement séduit le ministre ivoirien, qui y voit une voie d’avenir pour son pays et pour l’Afrique tout entière.

De retour à Abidjan, Bruno Koné entend capitaliser sur cette expérience pour accélérer la mise en œuvre des projets de villes nouvelles et renforcer la dynamique de location-vente déjà amorcée en Côte d’Ivoire. Il a également réaffirmé la volonté de l’État ivoirien de porter à 10 % sa participation dans le capital de Shelter Afrique, afin d’amplifier l’accès aux financements.

Enfin, le ministre a salué la constance de la vision algérienne, citant en exemple la planification à long terme, la mobilisation de l’État, et la clarté du cadre institutionnel : autant d’éléments que la Côte d’Ivoire souhaite intégrer dans son propre schéma directeur du logement.

« L’Afrique a besoin de projets concrets, visibles, reproductibles. Sidi Abdellah en est un. Et c’est maintenant qu’il faut agir. Nous n’avons plus le luxe du temps. », a conclu le ministre Bruno Koné, à Alger.

Cliquez pour agrandir l'image  

 

Jean Chresus, Abidjan