Côte d'Ivoire : Bouaké, pour avoir révélé l'état désastreux d'une école primaire publique, un journaliste menacé de mort
Le titre de l'article qui a valu des menaces de mort au confrère M’BRA (.ph KOACI.)
François M’BRA II, journaliste d’investigation en Côte d’Ivoire, vice-président à la formation de l'Organisation Nationale des Journalistes d’Investigation de Côte d’Ivoire (ONIJ-CI) et vice-président du Réseau des Journalistes d'Investigation du Nord de la Côte d'Ivoire (REJIN-CI), fait face à une nouvelle série de menaces mettant sa vie et celle de sa famille en danger. Correspondant de crocinfos.net, le confrère confie à KOACI qu'il a récemment reçu des menaces de mort à Bouaké, en lien direct avec un article qu’il a publié sur l’état déplorable du Groupe Scolaire RAN dans cette même ville.
Dans la nuit du 04 août 2025, François M’BRA II, selon ses dires, aurait reçu un appel anonyme en provenance d’un numéro masqué. La voix au bout du fil, qui refuse toute identification, lui a adressé des menaces explicites : « Tu te crois intouchable, c’est toi qui dis toujours ce que les autres ne disent pas... Tu crois que tu es caché ? Tu penses qu'on a peur de toi ? Cette fois-ci, on ne va pas te louper. On sait où tu habites. Fais attention, fais attention... Si tu t’amuses, ça va te passer par la gorge...»
Ces paroles glaçantes, reflètent les risques encourus par les journalistes engagés dans des enquêtes sensibles en Côte d’Ivoire. François M’BRA II, pourtant aguerri, dénonce cette pression constante visant à le faire taire alors qu’il continue de lever le voile sur des sujets délicats.
Le parcours du confrère est marqué par plusieurs épisodes violents et intimidants. Pour rappel, le 08 juillet 2017 à Yamoussoukro, il a été agressé par le sergent Issa Coulibaly, matricule 002 09 0243, en fonction au bataillon Nord-Ouest à l’époque. La même nuit, le sergent est conduit à la gendarmerie de brigade de Yamoussoukro, puis remis au Lieutenant Koné de la Garde Républicaine. Deux ans plus tard, lors de la commémoration des 25 ans du décès du Président Félix Houphouët-Boigny le 06 décembre 2018, en reportage à Yamoussoukro, il a été poignardé par des tueurs à la recherche d'une clé USB en sa possession, qui contenait des résultats d'enquête sur la gestion du lac au caïman de Yamoussoukro, c'était au quartier Millionnaire, dans les encablures de l’église MIEDA. En 2020, Il a été successivement victime d'une agression et vol à son domicile à Bouaké, puis vol de sa moto dans la cours de la mairie de Bouaké. Ces attaques ciblées témoignent des pressions répétées et des dangers permanents auxquels il est exposé.
Malgré cela, François M’BRA II reste un journaliste engagé, reconnu pour son travail d’investigation sur des thématiques majeures telles que la sécurité, l’éducation, le blanchiment d’argent, les droits de l’homme ou encore le foncier. Son engagement en faveur de sa communauté et son courage dans la quête de la vérité lui ont valu des distinctions prestigieuses.
En 2023, il a été honoré comme Meilleur Journaliste TV lors de la Nuit du Mérite de l'Union des Journalistes de Bouaké (UJB), la même année où il a reçu le prix de Meilleur Journaliste TV à la cérémonie de "Plume d’Or" de l'Union Nationale des Journalistes et Correspondants de Presse de Côte d'Ivoire (UNAJCOP-CI) .En 2024, il a reçu le Super Prix à la Nuit du Mérite de l’UJB, confirmant ainsi son statut de figure majeure du journalisme dans la région de Gbêkê.
Au-delà de la scène locale, François M’BRA II est consultant et formateur en français et en anglais. Il a représenté la Côte d’Ivoire dans plusieurs rencontres internationales en Afrique, en Europe et aux États-Unis. Membre de l’International Press Institute (IPI), basé en Autriche, il s’inscrit dans un réseau mondial de journalistes défendant la liberté de la presse. De plus, il est ancien boursier du gouvernement américain dans le cadre du Programme IV en 2014, un signe supplémentaire de la reconnaissance de ses compétences et de son sérieux.
Les menaces récentes contre François M’BRA II, rappellent tristement la précarité de la situation des journalistes en Côte d’Ivoire, souvent exposés à des agressions physiques, verbales et psychologiques. Dans un pays où la liberté d’expression est garantie, leur sécurité reste néanmoins menacée.
Il est urgent que les autorités ivoiriennes prennent toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection de notre confrère et plus largement de tous les journalistes sur le territoire. Les organisations nationales et internationales de défense des droits humains doivent aussi exprimer leur solidarité et veiller à ce que les auteurs de ces menaces soient identifiés et sanctionnés.
François M’BRA II incarne le courage et la détermination indispensables au journalisme d’investigation, véritable pilier de la démocratie. Son combat, marqué par des risques réels, est un exemple d’engagement pour la vérité, la justice et les droits fondamentaux. Sa sécurisation est une nécessité pour la liberté de la presse et le droit à l’information de tous les Ivoiriens.
Pour la sécurité des journalistes, pour la liberté d’expression et pour la vérité, même si une plainte a été déposée par le concerné au commissariat de police du 6e arrondissement au quartier Broukro, mobilisons-nous autour de François M’BRA II et de tous ceux qui portent la voix de l’information indépendante en Côte d’Ivoire.
T..K.Emile
tkemile@koaci.com
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