Tshisekedi et Kagamé

Le chef de l'Etat rwandais Paul Kagamé n'a pas tardé à réagir à l'appel de son homologue Félix Tshisekedi pour « faire la paix des braves » et mettre un terme aux violences qui continuent de ravager l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

« Je prends à témoin l’assistance ici présente et le monde entier pour lancer un appel à la paix, lui tendre la main et demander à ce qu’on arrête cette escalade », a déclaré le président congolais, sous le regard attentif de plusieurs dirigeants africains et européens.

Paul Kagame, qui s’était exprimé peu avant lui, n’a pas réagi sur le moment.

 Mais quelques heures plus tard, le président rwandais a publié sur son compte X (anciennement Twitter) un message énigmatique :

« Si l’on s’attarde sur le bruit d’un tambour vide, c’est qu’on a soi-même un problème ! Mieux vaut laisser passer ou s’en éloigner. »

Une réponse perçue par beaucoup comme une pique à l’adresse de Kinshasa, relançant la joute verbale entre les deux capitales malgré les efforts diplomatiques récents.

Les combats dans l’est de la RDC se poursuivent pourtant, en dépit de la signature le 27 juin dernier d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, sous l’égide des États-Unis.

Ce texte prévoyait une cessation des hostilités après une rencontre à Washington entre les deux dirigeants.

Cependant, Kinshasa a depuis conditionné ce sommet à un règlement préalable de ses différends avec les rebelles du M23, soutenus selon elle par Kigali ; ce que le Rwanda dément.

Dans un entretien accordé à des médias occidentaux, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, s’est dite déçue par « l’incapacité de l’Union européenne à faire pression sur le Rwanda » afin de mettre fin aux affrontements.