À sept jours du scrutin présidentiel du 25 octobre, la Confédération des Organisations des Victimes des Crises survenues en Côte d'Ivoire (COVICI) est sortie de son silence. Lors d'une conférence publique organisée au foyer des jeunes de Yopougon, quartier Yao Séhi, l’organisation a lancé un appel solennel à l’ensemble des acteurs politiques, à la jeunesse et aux médias, pour une élection apaisée, exempte de violence.

Devant un public composé de victimes, de leaders communautaires et de jeunes, Kanté Lassina, Président du Conseil d’Administration de la COVICI, a martelé un message fort : la paix n’est pas négociable.

« Que leurs ambitions ne mettent pas en péril la vie des Ivoiriens. L’État n’est pas un butin, mais un service. Sachez perdre avec dignité et gagner avec humilité. »

Dans une atmosphère empreinte de gravité, la COVICI a réaffirmé son engagement en faveur d’un processus électoral démocratique et pacifique, en exhortant les victimes des différentes crises à devenir des sentinelles de la paix dans leurs communautés.

Sous le thème « De la douleur à l’action citoyenne : les victimes des crises ivoiriennes, actrices de paix pour des scrutins sans violence », la conférence a permis de mobiliser les consciences, mais aussi de rappeler que la mémoire des tragédies passées reste vive.

« Nous, les victimes, avons déjà payé le prix de la violence. Nous ne voulons plus voir la liste des victimes s’allonger. Plus jamais les événements de 2010. »

M. Kanté a insisté sur le rôle central que les victimes peuvent jouer pour désamorcer les tensions, contrer les discours de haine et promouvoir le dialogue intercommunautaire.

S’adressant directement aux jeunes, souvent ciblés et instrumentalisés en période électorale, le président de la COVICI a tenu un discours clair et responsabilisant :

« Vous êtes le moteur de la Côte d’Ivoire, pas le combustible de la guerre. Rejetez toute offre d’argent ou d’armes destinée à détruire votre propre pays. Votre force se trouve dans l’urne, pas dans la pierre. »

La COVICI a également attiré l’attention sur le rôle crucial des médias et des leaders d’opinion dans cette période sensible : « Modérez vos paroles. La plume et le micro sont plus puissants que les machettes. Refusez d’être les amplificateurs de rumeurs et de divisions. »

Au-delà des discours, cette conférence a été l’occasion de former les victimes sur la gestion émotionnelle et la résilience en période de tension politique. Des ateliers interactifs ont permis d’outiller les participants pour résister aux provocations et rester engagés dans la paix.

À travers cette sortie, la COVICI entend peser dans le débat public. Son objectif est clair : faire entendre la voix de ceux qui ont souffert, afin d’éviter que l’histoire ne se répète. Elle appelle chaque citoyen, chaque candidat, chaque leader, à la responsabilité, à l’humilité et à la retenue.

« Ensemble, payons la dette de la paix. Engageons-nous pour une élection apaisée en Côte d’Ivoire. »

Wassimagnon