Du 31 octobre au 2 novembre 2025, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a organisé à Bingerville une session pilote de formation destinée à 80 travailleurs domestiques ivoiriens. Cette initiative, conduite dans le cadre du projet AGRITOM, vise à tester dix nouveaux référentiels métiers en vue de la professionnalisation du secteur du travail domestique.

Accueillie dans les locaux du Cabinet Victoire Services, cette formation marque une étape majeure vers la formalisation d’un secteur souvent perçu comme informel, bien que vital pour l’économie et la vie quotidienne des ménages ivoiriens. 

En Côte d’Ivoire, le travail domestique représente une source d’emploi importante, notamment pour les femmes en milieu urbain. Cependant, il reste confronté à de nombreux défis : précarité, absence de couverture sociale et manque de reconnaissance professionnelle.

Consciente de ces enjeux, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans le processus de ratification de la Convention n°189 de l’OIT relative au travail décent pour les travailleurs domestiques, dont l’entrée en vigueur est prévue pour avril 2026. Cette ratification ouvrira la voie à un cadre juridique plus protecteur et à une meilleure valorisation du métier.

Selon Noëlie Kotty, coordonnatrice nationale du projet AGRITOM à l’OIT, cette formation a pour objectif principal de tester et harmoniser dix référentiels métiers adaptés aux réalités ivoiriennes.

« Nous formons 80 travailleurs et travailleuses domestiques sur des métiers tels que majordome, nounou, agent de nettoyage, chauffeur, agent de sécurité ou vigile. L’objectif est de professionnaliser ces emplois souvent négligés et d’améliorer les conditions de travail », a-t-elle expliqué.

La formation se déroule en deux étapes, une phase théorique, centrée sur les droits et devoirs du travailleur domestique, la protection sociale, la santé et la sécurité au travail et une phase pratique, axée sur les gestes professionnels, la gestion des tâches quotidiennes, la communication, la prévention des conflits et le maintien durable de l’emploi.

Mme Kotty précise que cette session est expérimentale : « Les retours des participants permettront d’ajuster les contenus avant leur validation officielle. C’est une étape essentielle pour s’assurer que les référentiels correspondent aux réalités du terrain et aux attentes du marché. »

Partenaire clé du projet, le Cabinet Victoire Services assure la mise en œuvre technique de la formation. Sa Directrice générale, Isabelle N’Guessan, salue une initiative porteuse d’avenir.

« Nous accompagnons plus de 80 participants dans cette première phase. À terme, notre ambition est de redonner toute sa dignité au métier de travailleur domestique, en offrant des perspectives concrètes d’insertion et de reconnaissance professionnelle », a-t-elle déclaré.

Au-delà de cette session pilote, l’OIT et ses partenaires entendent bâtir une nouvelle approche du travail domestique, fondée sur la compétence, la dignité et la protection sociale.

Une fois validés, les dix référentiels serviront de référence nationale pour la certification officielle des travailleurs domestiques. Cette étape décisive permettra de renforcer leur employabilité et de favoriser la transition du secteur informel vers un modèle structuré, respectueux des droits humains et du travail décent.

Wassimagnon