Le Front populaire ivoirien (FPI) a tenté, mercredi 3 décembre 2025, de renouer avec son histoire et de panser ses blessures internes. Réunis à l’hôtel Belle Côte, à Cocody Riviera Palmeraie, cadres, militants et figures historiques du parti ont répondu à l’invitation du Comité ad hoc pour le renouveau du FPI, une structure récemment mise sur pied pour rassembler toutes les tendances et refonder un parti fragilisé par des années de divisions.

Dès l’ouverture des travaux, le ton a été donné. « Nous ne sommes pas là pour regarder en arrière, mais pour sauver notre parti », a martelé Dagbo Godé Pierre, secrétaire de séance et l’un des initiateurs du mouvement, devant une salle attentive.

Face aux journalistes, il est revenu sur les tensions qui ont conduit à la rupture du partenariat entre le FPI et le RHDP.

Selon lui, l’écart entre la vision de la base et celle de la direction était devenu trop grand : “La majorité voulait un bilan équilibré. Le président Affi, lui, proposait des états généraux. La rupture a donc été actée de façon unilatérale.”

Malgré cette séparation, Dagbo Godé Pierre a rappelé que la collaboration avait produit des gains politiques non négligeables :

149 conseillers municipaux, dont 18 adjoints, 55 conseillers régionaux, 33 membres du CECSEC.

Autant d’acquis qu’il estime nécessaire de préserver dans la nouvelle dynamique.

Après plusieurs tentatives internes, notamment le mouvement Démocratie et Valeurs né en 2024, les militants ont jugé urgent de créer un instrument capable de rapprocher les différentes tendances, surtout depuis la suppression officielle des courants lors du congrès de Yamoussoukro.

C’est ainsi que Diabaté Beh a été désigné, à l’unanimité, pour conduire le Comité ad hoc.

Dans son allocution, brève mais chaleureusement applaudie, il a lancé un message fort : « Le FPI ne doit pas mourir. Aujourd’hui, notre parti est méconnaissable, absent des grands débats nationaux. Notre mission est de lui redonner souffle, visibilité et dignité. »

Le comité prévoit d’installer dans les prochains jours une cellule de travail ouverte à tous : militants actifs, anciens cadres, sympathisants, et même membres ayant rejoint d’autres formations politiques.

Objectif : préparer un congrès extraordinaire unitaire, annoncé pour janvier 2026, avec quatre priorités, refonder la cohésion interne, réhabiliter les valeurs socialistes du FPI, participer à la réconciliation nationale et bâtir une opposition forte, structurée et audible. 

La rencontre de Belle Côte marque la première étape visible d’un processus de reconstruction qui se veut rapide et résolument inclusif. Le FPI entend renouer avec son rôle historique : celui d’un acteur incontournable du débat politique ivoirien.

Un congrès unitaire est ainsi confirmé pour le début de l’année 2026, étape décisive pour la renaissance du parti.

Wassimagnon