Amadou Koné

Lors de la conférence internationale sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique, tenue à Paris le 7 février 2025, le maire de Bouaké et ministre des Transports ivoirien, Amadou Koné, a appelé à des actions concrètes pour améliorer la sécurité alimentaire en Afrique, en mettant l’accent sur le rôle crucial des collectivités locales. Cette intervention s'inscrit dans le cadre des engagements de la Déclaration de Kampala, notamment autour du projet de la ceinture de sécurité alimentaire de Bouaké, intégrant les TIC, la logistique et la chaîne de distribution.

Amadou Koné a souligné que, bien que l’agriculture soit au cœur du développement africain, sa transformation reste lente. Il a plaidé pour plus de pragmatisme dans la mise en œuvre des initiatives agricoles, soulignant l’importance d'intégrer la jeunesse dans ce processus. 

« Il est temps de passer des discours aux actes. Nous avons besoin de projets pilotes structurants, avec les mairies et les régions en tête », a-t-il déclaré.

La Déclaration de Kampala, adoptée en janvier 2025 lors du Sommet extraordinaire de l’Union africaine, fixe des objectifs ambitieux pour l’agriculture africaine, notamment : augmenter la production agroalimentaire de 45 % d'ici 2035, réduire de moitié les pertes post-récolte, tripler les échanges intra-africains et mobiliser 100 milliards de dollars pour financer les infrastructures agricoles.

Cependant, Amadou Koné a insisté sur l'importance de décentraliser les initiatives agricoles pour garantir leur succès à long terme.

Sous l’impulsion de la municipalité et avec le soutien du gouvernement ivoirien, Bouaké se transforme en un laboratoire de l’agro-industrie. Plusieurs projets structurants sont en cours, dont la création d’une plateforme logistique moderne pour le stockage et la distribution des produits agricoles, le développement de l’agriculture périurbaine innovante, et le renforcement de la transformation locale. 

L’objectif est de réduire la dépendance aux importations, créer des emplois pour les jeunes et les femmes, et renforcer l’autosuffisance alimentaire de la région.

Pour concrétiser ce projet ambitieux, plusieurs mécanismes de financement sont en place, notamment des partenariats avec le secteur privé, un appui gouvernemental, ainsi que la mobilisation de ressources locales pour soutenir les infrastructures de base. 

Le forum « Investir à Bouaké », organisé en janvier 2024, a permis la signature de 14 accords de financement, illustrant l’engagement des différents acteurs pour la réussite de ce projet.

L’événement a réuni plus de 400 participants, dont des ministres, des experts de l'UNIDO, de la FAO, de la BAD, ainsi que des entrepreneurs et décideurs politiques.

Les débats ont porté sur la manière de renforcer la souveraineté alimentaire africaine, en mettant en lumière les opportunités de financement, de formation et de coopération pour transformer le secteur agricole.

Lors de la clôture de la conférence, Amadou Koné a réaffirmé la nécessité de passer à l’action.

« L’Afrique a tout pour réussir son autosuffisance alimentaire. Il nous faut maintenant agir, avec pragmatisme et détermination », a-t-il conclu.

En misant sur des initiatives locales solides et des partenariats public-privé durables, l’Afrique a le potentiel de relever le défi de la sécurité alimentaire pour les générations futures.

Wassimagnon