Immeuble affaissé à Cocody Palmeraie (Ph KOACI)

L'affaiblissement d'un immeuble de trois étages en exploitation depuis une dizaine d'années à Cocody Palmeraie a fait un décès et seize blessés.

Le mardi 4 juin 2024, aux alentours de 11h45, un immeuble résidentiel de type R+3 s'est effondré au lot n°181, ilot n°14 du lotissement "Akouedo Palmeraie le Triangle" dans la commune de Cocody. Le bilan provisoire de cet effondrement tragique fait état d'une victime décédée et de seize personnes blessées, rapidement prises en charge par le Groupement des Sapeurs-Pompiers Militaires (GSPM). L'évènement a également engendré de nombreux dégâts matériels.

Selon les premières informations, cet incident serait dû aux travaux de fouilles réalisés sur un chantier voisin destiné à la construction d'un bâtiment de type R+7 avec sous-sol.

Dans un communiqué parvenu à KOACI, les services de Bruno Koné, ministre de la construction, du logement et de l'urbanisme ont tenu à apporter des clarifications.

Le communiqué précise que le chantier appartient à la Société Civile Immobilière HALI (SCI HALI), qui, bien que possédant un permis de construire et ayant conclu une convention avec un architecte ainsi qu'un contrat avec un bureau de contrôle et de normalisation des risques, aurait enfreint les règles minimales de construction. La violation de ces règles, notamment l'absence de mise en œuvre des ouvrages de protection des parois des fouilles prescrits, a conduit à l'affaissement de l'ouvrage sinistré.

Le Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU) a immédiatement exprimé ses sincères condoléances aux familles des victimes et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Le MCLU a également assuré l'opinion publique de son engagement à faire toute la lumière sur les circonstances de cet événement tragique. Une enquête approfondie sera menée pour déterminer les responsabilités.

Le ministère a rappelé que cette situation regrettable survient malgré l’existence de normes législatives et réglementaires en vigueur, ainsi que des campagnes récurrentes de sensibilisation à destination des maîtres d'ouvrage et des professionnels du secteur. En effet, selon l'article 37 du Code de la Construction et de l'Habitat, "le contrôleur des constructions est responsable des malfaçons et incidents dus au mauvais contrôle de la réalisation des travaux. Toutefois, le maître d'ouvrage demeure responsable de la stabilité du bâtiment." Ainsi, une action judiciaire sera engagée contre le maître d'ouvrage ou propriétaire, ainsi que les professionnels dont la responsabilité sera établie.

Le MCLU a profité de cette occasion pour rappeler l'importance cruciale du civisme et du respect strict des réglementations en matière de construction. Il a réitéré que le respect des règles et des normes est impératif pour tous les acteurs du secteur, qu'ils soient professionnels ou particuliers, afin de garantir la sécurité de tous. Les contrevenants s'exposent à des sanctions pénales.

Cet incident soulève de sérieuses questions sur la responsabilité et la diligence des professionnels du secteur de la construction. La violation des normes de sécurité et des procédures réglementaires par les maîtres d'œuvre et les maîtres d'ouvrage ne peut être tolérée, surtout lorsqu'elle met en danger des vies humaines et la stabilité des infrastructures.

En conclusion, le MCLU appelle à une responsabilité individuelle et collective accrue pour prévenir de tels drames à l'avenir. Le respect de la réglementation et des normes de construction doit être une priorité absolue pour tous les acteurs impliqués, afin de garantir la sécurité et le bien-être des citoyens.

Jean Chresus, Abidjan