En attendant d'être fixés sur la date réelle de la rentrée scolaire 2024-2025, prévue dans le mois d'octobre à l'Ecole d'architecture d'Abidjan, les responsables de cet établissement privés ont lancé des tests de recrutement. La première session a eu lieu en juillet dernier. Le mardi 10 septembre 2024, 77 nouveaux bacheliers et un jeune malien affrontaient les épreuves pour intégrer cette école prestigieuse d'architecture.

«C'est la deuxième session, il y a une première session qui a eu lieu et donc on donne la chance à un autre groupe. Je pense que dans l'ensemble tout se déroule bien et ce qui est remarquable, c'est qu’on a un peu plus de filles que de garçons. Parce que ceux qui sont présents actuellement, ont dénombre 61 candidats dont 32 filles. Les filles veulent prendre notre métier, c'est un honneur », a déclaré, Koupo Gnoléba, vice-président de l’ordre des architectes, DGA de l'école des architectes d'Abidjan.

A l'exception du jeune malien qui composait chez lui au pays, les autres candidats étaient repartis dans deux salles à l'Ecole d'architecture d'Abidjan sise à Cocody. Ils ont composé dans des matières comme le français, les mathématiques, le dessin d'art ou dessin technique.

L'architecture est en train de prendre une autre allure en Côte d'Ivoire malheureusement, elle n'avait pas d'école, c'est la première école créée en Côte d'Ivoire par l’Ordre des architectes à l'initiative de son ancien Président Guillaume Koffi, grand architecte qui a eu l'idée et en 2013, elle a été adoptée au cours d'un atelier par tous les architectes.

« Il y a eu près de 300 nouveaux bacheliers inscrits en ligne. On ne va pas prendre tout le monde, ont fait un test et ce test-là se déroule en grande partie dans trois matières, les mathématiques, le français. Les Mathématiques pour voir un peu la logique qui s'installe dans l'esprit de l'enfant qui veut être architecte demain, parce que l’architecture allie l’art. Si tu n'as pas une base mathématique sur le plan technique tu risques d'avoir des problèmes. Et il y a le dessin ou dessin technique. Nous sommes satisfaits parce qu'il y a un engouement et l'engouement est salutaire, car c'est un métier qui n'était pas connu on se rend compte aujourd'hui que ce métier commence à être vulgarisé », a ajouté, Koupo Gnoléba à la suite de la visite des deux salles de composition.

L’État a créé une autre école, l'Université de Bondoukou. Koupo Gnoléba a présidé un jury pour la sélection des élèves qui devaient y entrer. Selon lui, c'est encore plus remarquable parce que, il y a eu plus de 2400 inscrits en ligne pour 30 places en architecture et 30 places en urbanisme, car si vous êtes admis, vous avez automatiquement la bourse.

«Donc, il y a eu un engagement. Il y a eu une présélection de 52 élèves et c'étaient vraiment les meilleurs. Donc on a donné une seconde chance ici à ceux qui n'ont pas pu être admis à l'université pour qu'on puisse avoir d'ici quelques années, un certain nombre d'architectes. Un nombre important parce qu'on est à peine 300 architectes pour un pays qui a presque 30 millions d'habitants. La Tunisie a 9 à 10 millions d'habitants et à 5000 architectes. Ça veut dire que, il faut qu'on puisse vraiment relever le niveau et en même temps pour avoir aussi des enseignants », a-t-il mentionné.

«Actuellement, nous avons 32 architectes qui donnent des cours ici, ça c'est un bonus qu’on a. On veut montrer à la Côte d'Ivoire que tout ce qui se fait ici, c'est par test, il n'y a pas de couloir. Vous avez le niveau, on vous prend, vous n'avez pas le niveau, on vous laisse », a poursuivi, le DGA de l'école.

Lors de la première session, il y a eu près de 70 admis, les responsables veulent compléter ce nombre pour prendre une centaine. Et ils sont convaincus que ces architectes qui sortiront plus tard après cinq ans de formation, ne connaitront pas de chômage puisque le pays est en construction.

«Le pays n'est pas encore construit, il suffit d'organiser bien les choses, il y a du travail. Si on appliquait vraiment la loi, pour construire une maison, il faut qu'un architecte conçoive le plan. On serait débordé parce qu'on a, à peine 240 architectes qui sont agréés, ils ne peuvent pas faire tout le travail. Donc on a de l'espoir. A Abidjan, on n'a pas encore fini de construire. C'est aussi le cas pour toutes les villes de l'intérieur, il y a de l'espace à construire à remodeler à repenser donc il faut des architectes avec des ingénieurs qui les accompagnent pour pouvoir faire de la Côte d'Ivoire, un pays bien construit », a-t-il rassuré.

En plus des matières écrites, les enfants seront soumis à un test psychologique qui a deux parties. Selon Docteur Aké Paul Blanchard, Directeur des études et de la pédagogie de l'Ecole d'architecture d'Abidjan, le test standards B53 va vérifier la créativité de ces différents futurs étudiants à l'école d'architecture et un test de personnalité, le pf16 qui va voir la personnalité des futurs candidats dans cette école d'architecture qui a des profils.

«L'étudiant doit pouvoir travailler sous pression, il doit pouvoir travailler en équipe, il doit pouvoir développer la tolérance à l'adversité, il doit pouvoir voir en trois dimensions, il doit pouvoir être créatif, il doit pouvoir être discipliné avoir l'esprit autocritique et c'est tout ça que nous vérifions à travers le test psychologique qui est vraiment pour nous quelque chose d'important », a expliqué, l'architecte, pédagogue et psychologue, par ailleurs, Directeur des études et de la pédagogie de l'école d'architecture d'Abidjan.

L'école a commencé depuis 2015, donc cette année en 2025, elle aura 10 ans. La formation d'architecture c'est 5 ans.

« La loi sur la profession d'architecte dit que c'est un niveau Master 2 qu'on prend pour être architecte. Donc ici dans cette formation, ils ont la licence, on est dans le système LMD. Donc LMD licence et master donc la licence c'est 3 ans et le master c'est deux ans », a-t-il rappelé.

La profession d'architecte étant protégée, le Directeur invite les parents d'élèves à la vigilance fasse aux écoles boutiques d'architecture.

«Je dirais en même temps aux parents qu'il faut faire très attention. Il y a la formation en tant qu'architecte. Vous pouvez avoir votre diplôme en architecture master + 2, mais cela ne fait pas de vous un architecte. Pour être un architecte selon la loi, il faut être inscrit à l'Ordre des architectes du pays où on est. Vous pouvez faire vos études dans un autre pays, mais si l'école n'est pas reconnue par l'Ordre des architectes de ce pays et bien, nous à la fin de vos études, on ne pourra pas vous inscrire à l'Ordre des architectes de Côte d'Ivoire. Je le dis, parce que je suis également membre du Conseil national de l'Ordre des architectes de Côte d'Ivoire, Trésorier général adjoint et je fais partie de la commission d'inscription et agrément au niveau de l'Ordre donc si l'école où ces étudiants ont eu leur diplôme n'est pas reconnu par l'ordre, ils ne pourront pas s'inscrire à l'Ordre, ils ont leur diplôme, mais ils ne seront pas architectes », a prévenu, le Directeur Aké Blanchard.

En plus de ce deuxième test, il est prévu aussi une sélection sous passerelle parce que, selon le Directeur, il y a peut-être des personnes qui ont étudié des sciences connexes ou qui ont peut-être une licence en architecture d'un autre pays.

«On aura donc cette sélection à partir du 23 septembre, mais les dossiers se déposent jusqu'au 20 septembre. Et donc ils auront la possibilité de rentrer sous passerelle. Alors au niveau de la rentrée, nous sommes avec le ministère de l'Enseignement supérieur et bien entendu, notre ministre de tutelle nous a dit que la rentrée pour les universités sera en octobre et nous projetons commencer les cours le 7 octobre avec une semaine d'immersion. On fait des ateliers et peut-être probablement, lancer la leçon inaugurale, la rentrée solennelle, certainement peut-être le samedi 12 octobre », a-t-il conclu.

Wassimagnon