Philemon Yang à l'ONU

L'Assemblée générale des Nations Unies (ONU) a un nouveau capitaine à sa barre. Philemon Yang, ancien Premier ministre du Cameroun, a officiellement pris ses fonctions de président de la 79ᵉ session le 9 septembre à New York, succédant au Trinidadien Dennis Francis.

Dans un monde en proie à de multiples crises, Yang a lancé un vibrant appel à l'unité et à l'action collective. « Nous devons démontrer que la coopération internationale reste l'outil le plus efficace à notre disposition pour résoudre les problèmes profonds et sans frontières auxquels nous sommes confrontés », a-t-il déclaré aux 193 États membres.

Une présidence placée sous le signe de la diversité

Le diplomate camerounais a placé son mandat d'un an sous le signe de « l'unité dans la diversité ». Il s'est engagé à créer un environnement propice au dialogue et à l'écoute de toutes les voix.

Parmi ses priorités figurent notamment, la résolution des conflits persistants (Gaza, Haïti, Ukraine, région des Grands Lacs), la lutte contre le changement climatique, la réduction de la pauvreté, la promotion de l'égalité des sexes et la défense de la dignité humaine.

Yang a également souligné son attachement au multilinguisme et son intention d'encourager une plus grande représentation des femmes dans les délégations nationales.

 Défis colossaux

Le nouveau président hérite d'une situation mondiale complexe. Son prédécesseur, Dennis Francis, n'a pas mâché ses mots, «l'ampleur des souffrances humaines causées par l'homme dont nous sommes témoins dans le monde est tout simplement stupéfiante », a-t-il déclaré.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a qualifié l'année écoulée de « tumultueuse », marquée par la persistance des inégalités, des conflits et une crise climatique sans précédent. Il a néanmoins appelé à l'espoir et à la solidarité pour relever ces défis.

Rendez-vous

Le mandat de Philemon Yang sera ponctué de plusieurs événements majeurs. Le Sommet de l'avenir (22-23 septembre 2024), visant à stimuler l'action multilatérale et à réformer les institutions mondiales, la réunion annuelle des dirigeants mondiaux (24-30 septembre 2024), le Sommet social (2025) et la quatrième conférence de haut niveau sur les maladies transmissibles.

Le nouveau président devra également s'attaquer à des dossiers épineux, comme la réforme tant attendue du Conseil de sécurité de l'ONU.

Lors de sa prestation de serment, Philemon Yang a tenu à souligner la portée de son engagement, «le serment que j'ai prêté n'est pas une pure forme. Il s'agit d'un vœu solennel de servir avec honnêteté, impartialité, avec un attachement inébranlable à la charte des principes des Nations unies. »

Alors que le monde fait face à des défis sans précédent, tous les regards sont tournés vers l'Assemblée générale de l'ONU et son nouveau président. Philemon Yang saura-t-il insuffler un nouvel élan à la coopération internationale et concrétiser sa vision d'un « avenir meilleur » ? Le compte à rebours est lancé.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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