Depuis quelques semaines, des hauts responsables du ministère de la Santé publique sont auditionnés par la chambre des comptes de la Cour suprême. Ils sont accusés de graves fautes de gestion liées aux fonds destinés à la lutte contre le Covid-19.

Ces hauts responsables sont auditionnés dans le cadre de la gestion du covid-19 qui a officiellement fait 1 974 morts au Cameroun.

Un scandale financier de grande envergure

Selon un rapport de mars 2021, 180 milliards de FCFA (275 millions d’euros), issus du fonds spécial de solidarité nationale, ont été mal utilisés. Ces fonds devaient financer l’achat d’équipements médicaux, de tests, de médicaments et la prise en charge des voyageurs en quarantaine.

Le rapport dénonce des « abus » et des « faiblesses » dans la gestion financière. Les ministères de la Santé publique et de la Recherche scientifique sont particulièrement visés. Des pratiques douteuses ont été relevées : opacité dans les marchés publics, surfacturations, détournements de fonds et dépassements budgétaires.

Un exemple frappant concerne l’achat de tests de dépistage. La société Mediline Medical Cameroun (MMC), proche du ministre de la Santé publique, a bénéficié d’un quasi-monopole. Les tests achetés à 17 500 FCFA l’unité coûtaient 10 415 FCFA de plus que le prix fabricant. Résultat : une perte de 14,5 milliards de FCFA pour l’État.

Pendant ce temps, les soignants ont dénoncé un manque criant d’équipements de protection. Plus de 2 600 d’entre eux ont été infectés, et 39 sont décédés. Les primes promises ne sont pas versées, et les conditions de travail restent précaires.

Ce scandale, surnommé « Covidgate », a mis en exergue une gestion désastreuse des fonds publics. Alors que la pandémie a durement frappé le pays, ces révélations ont soulevé l’indignation dans le pays.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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