

Cameroun : Trahison et accusations, retour sur la guerre ouverte entre Beyala et le cercle présidentiel
L'écrivaine franco-camerounaise Calixthe Beyala vient d'allumer un nouveau brasier dans le paysage sociopolitique camerounais. Dans une récente sortie sur les réseaux sociaux, la romancière a établi un lien controversé entre son différend personnel avec Samuel Mvondo Ayolo, Directeur du Cabinet Civil de la présidence, et l'assassinat non élucidé de Martinez Zogo, journaliste d'Amplitude FM tué en janvier 2023.
Accusations sans preuves
"Mr le Directeur Ayolo, tous ceux que vous aviez envoyé m'insulter sont les mêmes qui ont soutenu les assassins de Martinez Zogo", a écrit sans ambages l'auteure sur sa page Facebook mercredi dernier. Une déclaration qui fait l'effet d'une bombe dans un contexte où le procès sur l'assassinat du célèbre animateur de l'émission « Embouteillage » est en cours.
Ces allégations, particulièrement graves, ne sont cependant étayées par aucune preuve concrète dans sa publication. Elles interviennent dans un climat de tension manifeste entre l'écrivaine et le haut responsable du palais présidentiel, comme en témoigne un enregistrement audio non authentifié mais largement relayé sur les réseaux sociaux camerounais.
Une relation qui s'est détériorée ?
Selon plusieurs sources concordantes, Calixthe Beyala et Samuel Mvondo Ayolo auraient entretenu des relations privilégiées pendant plusieurs années. L'écrivaine, revenue au Cameroun il y a une dizaine d'années, s'était positionnée comme une fervente supportrice du régime en place, n'hésitant pas à critiquer ouvertement l'opposition, notamment après l'élection présidentielle de 2018.
Cette proximité lui aurait valu certains avantages, notamment des séjours pris en charge à l'hôtel Mont Febé et au Hilton, au frais du DCC apprend-on. Elle aurait alimenté des rumeurs concernant une possible nomination au gouvernement. Mais un tournant décisif se serait produit en 2021 lorsque, suite à un différend dont la nature exacte n'a pas été précisée, le directeur du cabinet civil aurait mis fin à ces privilèges.
« Cette décision aurait été interprétée par l'auteure comme la confirmation de la fin de ses espoirs d'intégration gouvernementale », confie sous couvert d'anonymat une source proche du DCC.
La rupture entre Calixthe Beyala et le cercle présidentiel semble aujourd'hui consommée. Dans un contexte préélectoral tendu, l'écrivaine aurait récemment présenté Maurice Kamto et Akere Muna comme « des candidats crédibles à la présidentielle de 2025 », un positionnement qui marque un changement radical par rapport à ses prises de position antérieures.
Ce revirement politique s'accompagne d'une confrontation directe avec le pouvoir en place, comme l'illustre l'enregistrement audio non authentifié dans lequel une voix attribuée à l'écrivaine « exprime une vive indignation, accusant son interlocuteur de la considérer avec mépris et faisant allusion à une prétendue 'sextape' ayant circulé. »
Réactions contrastées
Les soutiens du régime actuel n'ont pas tardé à réagir, décrivant Calixthe Beyala comme «déconnectée des réalités camerounaises, plus préoccupée par sa reconnaissance en France que par son action locale. » Ils opposent à sa vision celle du président Paul Biya, présenté comme « garant de la stabilité, de la souveraineté et du développement du Cameroun. »
À l'inverse, dans certains cercles de l'opposition, les déclarations de l'écrivaine sont interprétées comme la confirmation de soupçons concernant l'implication de hautes personnalités dans l'affaire Martinez Zogo. Des allégations qui restent à ce jour sans fondement judiciaire établi.
L'ombre de Martinez Zogo
Cette polémique ravive le souvenir douloureux de l'assassinat de Martinez Zogo, dont l'enquête, bien qu'ayant mené à plusieurs arrestations, n'a pas encore permis d'établir toutes les responsabilités. L’assassinat de Martinez Zogo qui a profondément choqué continue de hanter la société camerounaise et le monde médiatique en particulier.
Face à ces graves accusations, Samuel Mvondo Ayolo n’a pour l'instant réagi officiellement. Certains au sein de l’opinion appellent le parquet à se saisir de ces déclarations publiques.
En attendant, cette nouvelle controverse montre bien les tensions qui traversent le paysage politique camerounais à l'approche des échéances électorales de 2025, et révèle les fractures au sein d'un système où les alliances d'hier peuvent rapidement se transformer en oppositions frontales aujourd’hui.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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