Bendjo devant la presse ce mardi à Cocody (Ph KOACI)

Ce mardi 13 mai 2025, au siège du PDCI-RDA, Noël Akossi Bendjo, Vice-Président du PDCI, s'est exprimé devant la presse avec un message sans équivoque, selon lui, la Côte d’Ivoire est à un tournant, et le PDCI-RDA, même si en proie à des guerres internes et vidé en partie par le RHDP, veut représenter l’espoir d’un peuple en quête de sens, d’unité et de dignité renouvelée.

Dans la tourmente, Bendjo a souligné que le moment n’est plus aux divisions partisanes ou aux promesses vides.

Ce dont les Ivoiriens ont véritablement besoin, a-t-il affirmé avec conviction, c’est d’une nouvelle direction, d’une vision portée par un leadership de confiance, et d’un projet collectif qui dépasse les ambitions personnelles.

Selon le cadre proche de Thiam, le PDCI-RDA, avec son patrimoine et conscient de ses responsabilités historiques, propose un projet de société bien structuré, ambitieux et profondément humain.

Toujours selon Bendjo, ce projet s’inspire de la vision du Président Tidjane Thiam, candidat du PDCI-RDA à la présidence avant sa radiation de la liste électorale sur décision de justice pour un souci de nationalité et sa démission de la présidence du parti. D’après Bendjo, le démissionnaire, soudainement propulsé président du parti après le décès de Bédié et plus de 20 ans d'absence du Pays, n’appartient pas à un clan.

Pour Bendjo, Thiam se distingue comme un homme de la Nation, un homme de devoir, dont l'engagement se concentre autour de trois priorités essentielles : la véritable réconciliation entre les Ivoiriens, la redéfinition du modèle de développement économique et social, et la mise en avant de la dignité humaine comme base de toute action politique. Pour lui, éducation, santé, justice et emploi ne sont pas des choix, mais des nécessités.

Selon lui, le projet du PDCI-RDA repose sur des bases solides : il ne s’agit pas de faire semblant de réconcilier, mais de construire une paix durable par la justice, la reconnaissance des souffrances passées et une mémoire partagée. Le but n’est pas de développer pour développer, mais de repenser le modèle économique en s’appuyant sur les talents locaux, l’innovation, la production nationale et une gestion rigoureuse des ressources. L’objectif n’est pas simplement de promettre la justice sociale, mais de la réaliser à travers un combat acharné contre les inégalités, la marginalisation régionale, le chômage chronique et l’abandon des zones rurales.

À travers ce projet, le PDCI-RDA réaffirme sa singularité. Il se positionne comme un parti de continuité et de transformation, avec quatre engagements majeurs : une gouvernance éthique fondée sur la transparence et la responsabilité ; une rupture nette avec les pratiques de favoritisme et les dérives d’un endettement sans vision ; une confiance forte envers la jeunesse et une reconnaissance active du rôle des femmes ; une ouverture sur l’Afrique et le monde pour faire de la Côte d'Ivoire un pilier régional, non un espace replié sur lui-même.

Cependant, ce projet ne sera pas imposé d’en haut. Il sera discuté, débattu et adopté avec les citoyens. Pour Bendjo, cette vision d’une Côte d’Ivoire moderne ne peut être construite qu’avec la participation de chaque village, chaque quartier, chaque citoyen. C’est un appel à l’adhésion populaire, à une responsabilité partagée, loin des logiques d’appropriation du pouvoir. Le PDCI-RDA ne promet pas un règne, il propose un avenir commun.

Cet avenir repose sur six principaux leviers d’action : assurer la paix et la sécurité au sein et au-delà des frontières, investir largement dans le capital humain pour garantir une égalité d'accès à l'éducation et à la santé, bâtir une économie vigoureuse et équitable basée sur un secteur privé puissant et un tissu entrepreneurial national robuste, promouvoir une société inclusive et respectueuse des droits, tirer parti des nouvelles technologies pour moderniser tous les secteurs de la vie économique et sociale, et enfin, inscrire le développement dans une logique durable, respectueuse de l’environnement, des communautés et des traditions.

À travers cette conférence, le PDCI-RDA réaffirme son ambition de gouverner différemment, en adoptant un discours de vérité et de responsabilité. Il tend la main au peuple ivoirien, non pour obtenir un soutien aveugle, mais pour construire ensemble une Côte d'Ivoire réconciliée, libre et prospère.

Dans la guerre de clan du PDCI que le pouvoir observe en silence, reste à savoir si la démission de Thiam, en France depuis sa radiation de la liste électorale et le clap de fin de sa vie politique présidentielle pour 2025, n'était pas qu'un plan pour se soustraire d'une action en justice en cours lancée par des cadres du PDCI pour l'éjecter de la Présidence du parti.

Enfin, dans l'état actuel, à cinq mois du scrutin présidentiel, on s'interroge de savoir si le PDCI réussira à proposer un candidat pour la candidature à la présidentielle de 2025,

Jean Chresus, Abidjan