Alassane Ouattara mardi à Abidjan

La capitale économique ivoirienne a accueilli ce mardi la cérémonie d’ouverture des 60e Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), un événement majeur qui se tient au Sofitel Hôtel Ivoire, sous le thème : « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement ».

Ce rassemblement de haut niveau réunit chefs d’État, dirigeants d’institutions financières, représentants du secteur privé et partenaires internationaux autour d’un enjeu commun : accélérer la transformation économique du continent africain.

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Dans son discours d’ouverture, le président ivoirien Alassane Ouattara a salué le rôle central de la BAD dans le développement de l’Afrique. Il a mis en lumière le paradoxe d’un continent riche en ressources, mais encore trop peu industrialisé et dépendant. 

« Il est temps de libérer le potentiel de développement de l’Afrique à travers des investissements massifs dans l’énergie, l’éducation, l’agriculture, les infrastructures et la jeunesse », a-t-il déclaré avec conviction.

Appelant à la solidarité et à l’unité entre les nations africaines, il a souligné l’importance d’exploiter pleinement les ressources naturelles et humaines du continent, afin de bâtir une prospérité durable et inclusive.

Tout en reconnaissant les progrès accomplis, notamment grâce aux actions de la BAD, Alassane Ouattara a évoqué les défis persistants auxquels l’Afrique fait face : pauvreté, chômage des jeunes, vulnérabilités économiques accentuées par les crises sanitaires, géopolitiques et climatiques.

Il a ainsi plaidé pour des mécanismes de financement plus justes et plus adaptés aux réalités africaines, ainsi qu’un soutien renforcé à l’innovation, à l’éducation et aux partenariats public-privé.

« Le développement du capital humain est la clé de notre avenir », a-t-il affirmé, appelant les États à investir massivement dans la jeunesse.

De son côté, le président sortant de la BAD, Dr Akinwumi Adesina, a présenté les résultats marquants des dix dernières années. Grâce aux interventions de la banque, 128 millions de personnes ont désormais accès à des soins de santé, 63 millions à l’eau potable, 44 millions à un assainissement amélioré et 28 millions à l’électricité.

Il a aussi mis en avant la réussite de l’initiative « Nourrir l’Afrique », qui a permis de soutenir 30 millions d’agriculteurs dans 29 pays, générant 44 millions de tonnes de production alimentaire, d’une valeur estimée à plus de 70 milliards FCFA.

Sur le plan des infrastructures, il a notamment cité le pont Sénégambie, reliant le Sénégal et la Gambie, comme symbole d’intégration régionale réussie. Il a enfin souligné la croissance remarquable du capital de la BAD, passé de 93 à 318 milliards de dollars.

Nialé Kaba, ministre ivoirienne de l’Économie, du Plan et du Développement, et présidente du Conseil des gouverneurs de la BAD, a rappelé que ces assemblées marquent une étape stratégique dans la gouvernance de la banque. Elle a insisté sur la nécessité de transformer les ressources naturelles, humaines et culturelles du continent pour atteindre une prospérité partagée.

Les travaux des 60e Assemblées, qui se poursuivront jusqu’au 30 mai, visent à définir les nouvelles priorités stratégiques de la BAD. Dans un contexte mondial incertain, l’institution souhaite se positionner comme un moteur de la transformation socio-économique africaine. Une ambition claire : construire une Afrique plus résiliente, autonome et pleinement maîtresse de son avenir. 

Wassimagnon