Lors de la douzième tribune des “Rendez-vous du RHDP”, qui s'est tenue le mercredi 4 juin 2025 au siège du parti, situé à la Rue Lepic de Cocody, le Ministre d’État Adjoumani Kobénan Kouassi, porte-parole principal de cette formation politique, a prononcé un discours percutant. Il a dénoncé la posture des partis d’opposition, qu'il accuse de saper le processus électoral en vue de l’élection présidentielle d’octobre 2025.

“Les élections auront bel et bien lieu le 25 octobre, soit dans exactement cinq mois. Le compte à rebours a véritablement commencé. Après l’affichage de la liste définitive, les candidats ont jusqu’à la fin du mois de juin pour finaliser leurs parrainages, et le dépôt des candidatures débutera le 26 juillet. Comme on peut le constater, le processus est transparent et clair pour tous. Chacun doit s’organiser pour ne pas rater le train, car le train de la présidentielle 2025 ne sifflera pas deux fois pour prendre les retardataires. Ceux qui attendent une décision politique dans l’intervalle risquent de le regretter s’ils ne se réorganisent pas dès maintenant”, a déclaré le porte-parole du RHDP.

Pour le Ministre Adjoumani, les partis d’opposition gagneraient à se remettre en question et à revoir leurs stratégies, plutôt que de verser dans la diversion et la manipulation. “Sur le terrain du droit, ils ont été battus à plate couture, déboutés. Tous leurs arguments ont été examinés, et le résultat est le même. Sur le plan diplomatique, ils ont essuyé des revers retentissants, tant en France qu’auprès de l’Union Européenne. Ils ont même prétendu que l’ONU leur aurait écrit. Mais jusqu’à présent, aucune lettre n’est arrivée à Abidjan. L’ONU, qu’ils ont vilipendée par le passé, est aujourd’hui courtisée pour les secourir. C’est un comble. Il est donc temps de changer de stratégie pour garantir des élections apaisées et transparentes. L’opposition doit abandonner la logique du chaos, car elle en sortira perdante”, a-t-il dénoncé.

Revenant sur le meeting de la Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), qui s'est tenu le 31 mai à la place Ficgayo de Yopougon, le porte-parole du RHDP a qualifié cet événement d’échec en matière de mobilisation. “Sur l’échelle de la mobilisation, ce ne fut pas une performance mémorable. Selon des observateurs neutres, ils n’étaient à peine que 5000 personnes pour un meeting annoncé et préparé depuis plus d’un mois par 29 partis politiques. Ce n’est pas le RHDP qui avance ce chiffre. Chacun peut donc commenter cet état de fait. Pour des partis qui aspirent à rivaliser avec le RHDP, il est clair que le nombre de partis réunis ne transforme pas une minorité en majorité ; c’est le contenu et le poids sociologique des forces politiques qui comptent”, a-t-il commenté.

Il a également critiqué le contenu des messages véhiculés par les intervenants, qui, selon lui, se sont contentés de ressasser les mêmes récriminations au lieu de présenter leurs ambitions pour le peuple. “Aucune offre politique nouvelle n’a émergé de cette rencontre, qui se tient à seulement cinq mois du scrutin présidentiel. Toujours les mêmes revendications, toujours la même surenchère politique, au mépris du calendrier électoral et de la nécessité de tenir le scrutin dans les délais constitutionnels. Ils réclament des dialogues politiques, une révision de la liste électorale, une nouvelle Commission Électorale Indépendante, un audit de la liste électorale, et j’en passe. Et cerise sur le gâteau, ils veulent désormais choisir à notre place le candidat du RHDP qu’ils vont affronter le 25 octobre”, a-t-il poursuivi.

Le porte-parole du RHDP a particulièrement critiqué les interventions de Simone Gbagbo Ehivet, présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC), et d’Affi N’Guessan, président du FPI. “Simone Gbagbo Ehivet nous demande de désigner un candidat autre que le Président Alassane Ouattara, car notre parti regorge de nombreux cadres compétents. Nous lui disons merci de reconnaître enfin que le RHDP est un riche vivier de compétences travaillant aux côtés du Président Ouattara. Cependant, il est paradoxal, et même choquant, que ceux qui réclament des décisions politiques exceptionnelles pour réhabiliter leurs candidats, en conflit avec la loi et la constitution, demandent en même temps à celui qui pourrait enclencher ce processus de s’abstenir de participer au scrutin. C’est insensé”, a dénoncé le Ministre d’État.

Concernant les propos d’Affi N’Guessan, il a déclaré : “Affi serait-il nostalgique du funeste CNT ? La présidentielle ne se prépare pas à l’état-major des Armées. Ne cherchez donc pas les clés de l’armée. C’est ahurissant d’entendre de tels propos venant de personnes qui prétendent promouvoir une alternance pacifique”, a-t-il conclu.

Wassimagnon