La mise en cause et l'enfant (Ph Koaci)

Ce qui aurait pu tourner au drame s’est finalement conclu par un soulagement immense. Le dimanche 15 juin à Bouaké, une mère de famille a vécu les heures les plus angoissantes de sa vie lorsque son bébé d’un an a subitement disparu. Alors qu’elle vaquait à ses occupations, son enfant, qu’elle avait laissé tout près d’elle, s’est évaporé sans un bruit, comme effacé par le vent. La panique s’installe rapidement, la mère appelle à l’aide, alerte les passants, mais aucune trace du nourrisson. C’est la police qui est immédiatement saisie, et l’affaire est confiée à la Brigade des Mineurs.

Les investigations ont été menées à Bouaké, où l’enlèvement a eu lieu, et Abidjan, où des pistes indiquent que la suspecte pourrait s’être rendue.

L’enquête avance rapidement grâce à des recoupements de témoignages : une femme de 29 ans, vendeuse de son état, connue pour faire la navette entre les deux villes, aurait été vue avec un bébé ne lui appartenant pas.

C’est une véritable traque discrète qui s’engage alors, avec en toile de fond une inquiétude grandissante : l’enfant est-il en sécurité ? Est-il encore en vie ? Grâce à un travail de terrain précis et des investigations bien coordonnées, les enquêteurs parviennent, dans la nuit du mardi 17 juin 2025, à localiser la jeune femme à Adjamé, dans la commune d’Abidjan. Elle tient encore le bébé dans ses bras, visiblement en bonne santé. La scène, bien que tendue, se termine sans résistance.

Interrogée, la suspecte ne tente pas de nier. Son aveu laisse les policiers stupéfaits : « Le bébé là me plaisait. Je voulais faire plaisir à mon copain… » Une déclaration désarmante, qui en dit long sur la légèreté avec laquelle certains gestes irréparables peuvent être posés. Le nourrisson est aussitôt rendu à sa mère, en pleurs, mais soulagée de pouvoir serrer son enfant contre elle.

L’affaire n’en reste pas là. La jeune femme devra désormais répondre de ses actes devant la justice. Poursuivie pour enlèvement d’enfant et mise en danger de la vie d’un mineur, elle a été déférée au parquet.

Ce fait divers tragique, qui aurait pu virer à l’irréparable, remet en lumière la vigilance nécessaire autour des enfants, et le rôle crucial des services de protection dans la résolution rapide de tels drames.

Jean Chresus, Abidjan