

Côte d'Ivoire : Arnaque sentimentale, elle croyait à l'amour, il visait son argent
L'individu interpellé (Ph KOACI)
Ce qui semblait être une belle histoire d’amour s’est transformé en cauchemar pour BN, une jeune cadre ivoirienne, victime d’une escroquerie émotionnelle savamment orchestrée par un ancien camarade de classe, aujourd’hui poursuivi pour usurpation d’identité et escroquerie.
Tout commence innocemment dans un groupe WhatsApp créé pour réunir d’anciens élèves d’un collège. BN, heureuse de retrouver des visages du passé, y recroise KGF. Les échanges sont chaleureux, la nostalgie opère, et rapidement, une relation sentimentale s’installe entre les deux anciens camarades. Confiance, appels quotidiens, projets d’avenir... BN croit avoir trouvé l’homme de sa vie.
Mais derrière cette idylle virtuelle se cache une manipulation habile. KGF, se présentant comme bien introduit dans le milieu médical, propose à BN un investissement dans une clinique soi-disant gérée par une cousine installée en Europe. Pour donner du crédit à son histoire, il met BN en contact avec cette prétendue cousine, GL, ainsi qu’avec une autre femme, KE, qu’il présente comme sa sœur. Des échanges rassurants, des documents supposément officiels, et une promesse de bénéfices alléchants finissent par convaincre BN. Elle transfère alors la somme de 11 millions de francs CFA.
Mais après quelques mois, aucun retour sur investissement, aucun document de suivi, aucune trace concrète de la fameuse clinique. Puis, coup de théâtre : KGF annonce la mort brutale de GL. Le choc est grand pour BN, qui sombre dans le doute. KE prend brièvement le relais avec des promesses de remboursement, qui, elles aussi, s’évanouissent rapidement.
Face à l’incohérence de la situation, BN se tourne vers la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC). L’enquête, menée conjointement avec les services techniques de l’ANSSI, permet de remonter jusqu’à KGF. La vérité tombe : ni GL ni KE n’existent. KGF avait créé de faux comptes WhatsApp pour donner vie à ces personnages fictifs et mieux tromper sa victime.
Lors de son interrogatoire, KGF reconnaît avoir tout imaginé dans le seul but de soutirer de l’argent à BN. Il admet avoir utilisé les fonds pour créer une ferme, un projet personnel qui s’est soldé par un échec.
Arrêté et présenté au parquet, il devra désormais répondre devant la justice des faits qui lui sont reprochés, en vertu de l’article 471 du Code pénal et de l’article 19-1 de la loi relative à la lutte contre la cybercriminalité. Une affaire de plus qui rappelle l’importance de la vigilance face aux manipulations affectives en ligne.
Jean Chresus, Abidjan

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