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Côte d'Ivoire : Filière cacao,  la campagne 2025-2026 au bord de l'asphyxie, plus de 700 000 tonnes bloquées selon des producteurs, la tête de Yves Brahima Koné réclamée
 

Côte d'Ivoire : Filière cacao, la campagne 2025-2026 au bord de l'asphyxie, plus de 700 000 tonnes bloquées selon des producteurs, la tête de Yves Brahima Koné réclamée

 
 
 
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 Il y a 3 heures
 
 
 
 
 
© Koaci.com - mercredi 24 décembre 2025 - 18:16

La plateforme ANAPROCI–SYNAPCI a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi 24 décembre 2025 à Abidjan. Face à ce qu’elle qualifie de « crise grave, profonde et sans précédent » de la commercialisation intérieure du cacao, l’organisation de producteurs accuse directement la Direction générale du Conseil du Café-Cacao et exige le départ immédiat de son Directeur général, Brahima Yves Koné.


Une crise sans précédent dans la filière café-cacao


La plateforme ANAPROCI–SYNAPCI a animé, ce mercredi 24 décembre 2025 à Abidjan, un point de presse pour alerter l’opinion nationale et internationale sur la situation critique que traverse la filière café-cacao en Côte d’Ivoire. Selon Kanga Koffi, président de l'ANAPROCI et porte-parole de la plateforme, la campagne cacaoyère 2025-2026 est aujourd’hui confrontée à un blocage quasi total de la commercialisation intérieure, plongeant producteurs et coopératives dans une précarité alarmante.


Ouverte officiellement le 1er octobre 2025, la campagne avait pourtant suscité de grands espoirs avec l’annonce d’un prix bord champ fixé à 2 800 FCFA le kilogramme. Mais sur le terrain, la situation n’a cessé de se détériorer, jusqu’à atteindre un niveau jugé « catastrophique » par les organisations de producteurs.


Des stocks massifs bloqués dans les ports et à l’intérieur du pays


À l’issue de tournées effectuées dans les zones portuaires d’Abidjan et de San-Pedro, ainsi que dans plusieurs régions de production, la plateforme affirme disposer de preuves matérielles du blocage. Les constats sont sans appel : des stocks massifs de cacao immobilisés dans les magasins, des cargaisons bloquées dans des véhicules remorques et un engorgement anormal des circuits d’évacuation vers les usines et les ports.


Selon Koné Moussa, président du SYNAPCI, plus de 700 000 tonnes de cacao seraient actuellement bloquées sur l’ensemble du territoire. 


« Nous avons identifié près de 400 remorques déjà chargées, immobilisées faute de connaissements. Cela représente à peine une partie de la réalité. Aujourd’hui, c’est près de la moitié de la production nationale qui est bloquée », a-t-il affirmé devant la presse.


Les coopératives asphyxiées par les lourdeurs administratives


Au niveau des coopératives, la situation est décrite comme chaotique. L’obtention des connaissements, documents indispensables pour acheminer le cacao vers les usines ou les ports, serait devenue extrêmement difficile, voire impossible.


Cette désorganisation administrative paralyse l’activité de nombreuses coopératives pourtant légalement agréées. Des camions restent immobilisés pendant plusieurs semaines, sans possibilité de déchargement, au risque de dégrader la qualité du produit et d’engendrer des pertes financières importantes.


 

Des producteurs étranglés et des paiements retardés


Pour les producteurs, les conséquences sont dramatiques. La plateforme dénonce des retards de paiement généralisés, le non-enlèvement de plusieurs tonnes de cacao dans les villages et campements, ainsi que l’impossibilité pour de nombreux paysans de vendre leurs récoltes.


Cette situation a entraîné un affaiblissement du respect des prix officiels. Faute d’acheteurs solvables et de liquidités disponibles, certains producteurs se retrouvent exposés à l’exploitation et à un appauvrissement accru, en pleine période de fêtes de fin d’année.


Une responsabilité clairement attribuée au Conseil du Café-Cacao


Pour l’ANAPROCI–SYNAPCI, la responsabilité de cette crise incombe directement à la Direction générale du Conseil du Café-Cacao. La plateforme accuse son Directeur général, Brahiman Yves Koné, d’avoir échoué dans l’anticipation, la régulation et la sécurisation de la commercialisation intérieure.


Les producteurs dénoncent notamment le système de ventes anticipées, la faiblesse des liquidités disponibles pour l’achat du cacao, ainsi que le rôle jugé ambigu du Conseil, à la fois régulateur et acteur direct de l’achat à travers certaines structures. « On ne peut pas être juge et partie », martèle la plateforme, qui estime que cette situation profite à certains acteurs au détriment des paysans.


Des alertes restées sans suite


La plateforme rappelle qu’elle avait déjà alerté les autorités le 3 décembre 2025, lors d’une précédente conférence de presse, assortie d’un préavis de grève suspendu le lendemain afin de laisser une chance au Conseil du Café-Cacao de corriger les dysfonctionnements. Mais, selon ses responsables, la situation n’a fait qu’empirer depuis.


Des saisines adressées à l’Interprofession et à d’autres instances seraient également restées sans réponse concrète.


Des exigences fermes et un ultimatum

Face à ce qu’elle qualifie de situation « intenable », la plateforme ANAPROCI–SYNAPCI formule plusieurs exigences majeures : le départ immédiat et sans condition de Brahiman Yves Koné de la tête du Conseil du Café-Cacao, pour incompétence avérée ; l'intervention urgente du Président de la République, Alassane Ouattara, et de son gouvernement pour la mise en place d’un plan d’urgence afin de sauver la campagne et éviter un scénario similaire à celui de 2016-2017 ; l’appel à toutes les coopératives et acheteurs dont les produits sont bloqués à se rapprocher des coordinateurs de la plateforme pour des orientations concertées.


 

La plateforme affirme donner un délai d’une semaine aux autorités concernées pour apporter des réponses concrètes, faute de quoi elle se réserve le droit de durcir le ton.


Une crise généralisée dans toutes les zones de production


Selon l’ANAPROCI–SYNAPCI, la crise touche l’ensemble des 23 régions de production cacaoyère du pays et concerne potentiellement plus de 1,2 million de producteurs officiellement enregistrés. À l’approche de Noël, la détresse sociale est palpable dans les zones rurales, où de nombreuses familles restent sans revenus malgré des récoltes disponibles.


En attendant une réaction des autorités, la filière café-cacao, pilier de l’économie ivoirienne, semble plus que jamais confrontée à une crise de gouvernance majeure.



Wassimagnon





 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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