

Côte d'Ivoire : Lutte contre les avoirs criminels, l'AGRAC récolte plusieurs centaines de millions de FCFA après une vente aux enchères de 34 véhicules saisis
L’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Criminels (AGRAC) a tenu sa 9e vente aux enchères publiques, la cinquième de l’année, ce samedi 21 juin 2025 à l'ex-hôtel Sebroko dans la commune d'Attécoubé.
C'était une véritable foire aux bonnes affaires ou presque, tant certains lots ont fait grimper les compteurs !
Trente-quatre (34) véhicules saisis dans le cadre de procédures pénales ont été mis sous le marteau de Maître Kouamé Ané Jean Bruce, Commissaire de Justice. Et pas n’importe quels engins ! Taxis compteurs, pickups, fourgonnettes, véhicules personnels dont des modèles haut de gamme, tracteurs, semi-remorques, une niveleuse… tout y est passé.
Ces biens, saisis par l’État, n'étant plus utiles à la manifestation de la vérité, aux enquêtes en cours et vu qu’ils sont susceptibles de dépréciation ou de sa détérioration, et comme la loi le permet, ils ont été liquidés pour éviter qu’ils ne se déprécient.
Le jackpot récolté servira d’abord à indemniser les victimes, et en complément, à soutenir les dispositifs de lutte contre le blanchiment et le terrorisme.
Sur les trente-quatre(34) véhicules mis en vente, tous ont été achetés. Tout au long de la vente, c'était le suspens total. Qui partira avec la marchandise ?
Une Mercedes GLE 63, mise à prix à 21 millions FCFA, est partie pour la coquette somme de 39 millions. Une bagarre de panonceaux qui a déclenché des exclamations dans l’assistance. « À ce prix, c’est une déclaration d’amour à la vitesse », ironisait un acheteur, sourire en coin.
Un tracteur Dongfeng 6x4 estimé à 11 millions s’est envolé à 22 millions FCFA et la semi-remorque qui l'accompagne a été adjugée à 37 millions FCFA De quoi prouver que le crime, lui, ne fait pas de cadeaux… mais offre des opportunités en Or au marteau.
La vente n’a pas seulement attiré les gros portefeuilles. Il y a eu aussi des lots « populaires »
Une Suzuki Alto, mise en circulation en 2023 avec à peine 2 000 km au compteur, est partie à 1,5 million FCFA, tout juste en dessous de sa mise à prix.
Une autre Suzuki Alto de 2022 a été vendue au même prix.
Une fourgonnette de 2002, certes fatiguée, a tout de même séduit un acheteur à 800 000 FCFA, contre une mise à prix de 500 000.
Une Volkswagen de 1993, surprise du jour, s’est envolée de 150 000 à 2 millions FCFA, sous les regards ébahis.
Mais c’est la niveleuse de 2022, estimée à 12 millions, qui a fait exploser les enchères : adjugée à 58 millions FCFA ! L’acheteur, bien connu dans le secteur du BTP, a confié en aparté : « Le neuf est à 150 millions. Louée, elle me rapporte 300 000 FCFA par jour. C’est un bon investissement », affirme-t-il.
Dans la salle, les enchérisseurs venus d’Abidjan et de l’intérieur du pays ont rivalisé de gestes nerveux pour faire grimper les offres. Aucun crédit accepté : tout se paie cash, comme le veut la règle stricte de l’AGRAC. Mais pour la circonstance, le commissaire de justice a autorisé les chèques. Et pour garantir la transparence, un expert a passé chaque véhicule au crible avant la vente.
Plusieurs autres véhicules ont été vendus. Il s'agit notamment une Mazda CX-5 (2015) mise en vente à 2 millions a été adjugée à 4 millions FCFA, une Suzuki Dzire mise en circulation en 2023 avec un prix de vente de 2,6 millions a aussi été adjugée à 3 millions FCFA. Tout comme cette Suzuki S-presso en date de 2022, mise en vente à 1,6 million qui a eu preneur à 2,2 millions FCFA
Une Kia Sportage (2023) mise en vente à 10 millions a été adjugée à 17 millions FCFA. Un Camion Mercedes Benz (1995) mis en vente à 2,5 millions a été acheté à 4,25 millions FCFA.
Cette opération a rapporté plusieurs centaines de millions FCFA. Elle marque un tournant important pour l’AGRAC, créée par décret en 2024 et placée sous la double tutelle des ministères de la Justice et du Budget. Sa mission ? Gérer, recouvrer et liquider les avoirs criminels. Et cette 9e vente publique prouve que l’agence est plus que jamais opérationnelle.
Cette transparence dans la gestion des biens issus du crime est aussi une vitrine du renforcement de l’État de droit. Une manière concrète d’appliquer la maxime : « Nul ne doit tirer profit de son délit ».
Wassimagnon

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