Côte d'Ivoire : Bonoua, affrontements meurtriers entre autochtones et allogènes
Affrontements à Bonoua (Ph Koaci)
Ce qui aurait pu rester un simple fait divers a tourné au cauchemar collectif. Depuis le jeudi 3 juillet 2025, la sous-préfecture d’Ono, dans le département de Bonoua, est secouée par une vague de violences communautaires d'une rare intensité. À l’origine de cette montée brutale des tensions, un incident survenu dans la nuit du 2 au 3 juillet, entre deux jeunes hommes originaires du village voisin de N’Gokro et une famille allogène installée à Ono.
Selon les premiers témoignages recueillis sur place, ces deux individus auraient été surpris en pleine tentative de cambriolage. Pris de panique à l’appel au secours des occupants de la maison, l’un parvient à s’enfuir tandis que l’autre est capturé. Ce dernier serait toujours détenu, selon certaines sources locales, par les habitants d’Ono, dans des circonstances encore floues.
Le lendemain matin, le fugitif retourne à N’Gokro, mais au lieu de rapporter les faits tels qu’ils se sont déroulés, il alerte ses proches d’un prétendu enlèvement injustifié de son camarade par des allogènes. Ce mensonge alimente rapidement la colère. Une centaine de jeunes du village font alors irruption à Ono pour réclamer la libération de leur "frère". La tension monte, les discussions dégénèrent, les premières pierres volent. En quelques heures, ce qui était une altercation isolée se transforme en affrontement communautaire généralisé.
La réplique ne se fait pas attendre. Le vendredi 4 juillet, des jeunes issus de la communauté allogène organisent une expédition punitive contre le village de N’Gokro. Armés de gourdins, de machettes et d'autres armes blanches, ils s’en prennent à des habitations qu’ils saccagent et incendient. Ce déchaînement de violence entraîne à son tour une contre-offensive encore plus sanglante. Des habitants de N’Gokro investissent à leur tour le village d’Ono dans un climat de haine et de vengeance. Les maisons brûlent, les blessés s’accumulent, les morts tombent. Selon des sources concordantes, au moins deux personnes auraient perdu la vie, et plusieurs autres seraient dans un état grave.
Désormais, la peur a pris le dessus. Les rues d’Ono sont désertes, les commerces fermés, les habitants cloîtrés chez eux. L’atmosphère est pesante, semblable à celle d’une ville assiégée. Si un calme précaire semble être revenu avec l’arrivée des forces de l’ordre, le ressentiment est toujours palpable, et la situation reste explosive.
Le préfet de région, M. Légré Koukougnon, a appelé au calme et à la retenue. Mais les braises de la discorde couvent encore. D’autant que le sort du jeune homme appréhendé au début de l’affaire demeure inconnu, entretenant le flou et les rumeurs.
À quelques mois de l’élection présidentielle, ce drame local résonne comme un signal d’alerte. Car derrière les faits, se pose la question plus large de la cohésion sociale, de la capacité à gérer les tensions communautaires, et de la prévention des conflits dans un climat national déjà tendu. Ono, hier village paisible, est aujourd’hui un symbole : celui d’une paix fragile que la moindre étincelle peut réduire en cendres.
Jean Chresus, Abidjan
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Nos frères burkinabés disent être propriétaire de ONO et ces environs avec la complicité de l'état et du chef actuel (gnondor). L'administration demande à N'gokro de venir tracer les limites entre ONO et N'gokro. Ce que le peuple de N'gokro refuse car toutes ces terres sont la propriété du village. Donc l'état avec ces moyens est entrain de prêcher du faux dans les médias. Ils ont réussi à prendre la tête de l'état, ils veulent maintenant nous retirer nos terres. Affaire à suivre...
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