Côte d'Ivoire : Éducation-formation, Mambé plaide pour la mise en place d'un mécanisme d'évaluation des politiques éducatives à court, moyen et long terme
C’est dans la commune de Cocody que s’est ouverte ce lundi 14 juillet 2025, la Revue sectorielle conjointe Éducation-Formation. Un grand rendez-vous annuel pour le secteur éducatif ivoirien. Il a réuni autour du Premier ministre Robert Beugré Mambé, les ministres en charge de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, les partenaires techniques et financiers, ainsi que de nombreux experts du secteur.
Ouvrant les travaux de ce rendez-vous important pour le secteur éducation-formation, le chef du gouvernement ivoirien a, d’entrée, appelé les participants à la fierté des acquis engrangés par le pays dans le domaine de l’éducation.
Fidèle à son pragmatisme, Robert Beugré Mambé a surtout invité chacun à ne pas baisser la garde : « Nous devons continuer sans relâche nos efforts car notre ambition est de faire en sorte que notre système éducatif soit à la pointe dans tous les domaines », a-t-il martelé.
Évoquant la nécessité d’une coordination renforcée entre les différents ministères impliqués dans l’éducation, le Premier ministre a salué la synergie déjà amorcée, tout en soulignant l’importance de cette revue conjointe qui, selon lui, éclaire les enjeux et défis d’un secteur aussi stratégique que celui de l’éducation et de la formation.
Au cœur des discussions cette année, un thème d’une brûlante actualité : « Le financement des établissements scolaires et de formation ». Une problématique que Robert Beugré Mambé a qualifiée de cruciale, tant elle impacte directement la qualité et l’efficacité des interventions publiques. Pour le chef du gouvernement, cette revue est une opportunité d’explorer des pistes innovantes : contractualisation, performance, optimisation des ressources, partenariats publics-privés, diversification des financements ou encore digitalisation de la gestion.
Avec sa verve habituelle, Mambé a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme intégré de suivi des performances, qui permettrait d’évaluer, de façon systématique, les résultats des politiques éducatives à court, moyen et long terme. « Je suis convaincu que vos efforts consolideront les acquis de notre système éducatif au service d’une Côte d’Ivoire prospère, compétitive et solidaire », a-t-il affirmé.
Avant de conclure, le Premier ministre a insisté sur les attentes concrètes du gouvernement, avec un vœu de l’établissement de passerelles solides entre enseignement général et technique, la permanence de statistiques fiables, et une meilleure gouvernance des structures éducatives. Une manière claire de rappeler que cette revue ne saurait être un simple exercice de style.
Bien avant, la ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Mariatou Koné, s’est voulue tout aussi plus qu’engagée. Rappelant le contexte mondial marqué par des mutations rapides, elle a dressé un tableau sans complaisance des défis qui assaillent le secteur : qualité des apprentissages, employabilité des jeunes, résilience des établissements, adaptation aux innovations technologiques.
« Nous devons collectivement admettre que sans amélioration de la gouvernance des établissements et sans renforcement de leurs capacités opérationnelles, l’impact des politiques éducatives restera limité », a-t-elle averti.
Si des progrès significatifs ont été enregistrés ces dernières années — construction de milliers de salles de classe, création de lycées techniques et d’universités publiques —, la ministre n’a cependant pas occulté les zones d’ombre, notamment les ressources de fonctionnement insuffisantes, équipements pédagogiques inadaptés, infrastructures vieillissantes, insécurité dans certains établissements.
Cette revue, a souligné Mariatou Koné, doit aller au-delà d’un simple bilan. Elle doit être un levier pour repenser les stratégies, prioriser la qualité des enseignants, la disponibilité des ressources pédagogiques et l’environnement scolaire, autant d’éléments reconnus pour leur influence directe sur la performance des systèmes éducatifs.
Saluant l’appui des partenaires techniques et financiers, la ministre a insisté sur la nécessité de maintenir la dynamique de coordination sectorielle, de renforcer la culture de résultats et d’intégrer les leçons apprises dans la préparation du futur Plan Éducation-Formation post-2025. « Les défis sont nombreux : accès, qualité, gouvernance, financement, employabilité. Mais face à ces enjeux, notre responsabilité collective est engagée », a-t-elle lancé.
Avec une conviction partagée, Robert Beugré Mambé et Mariatou Koné ont ainsi rappelé que l’éducation reste le socle du développement humain et de la compétitivité de la Côte d’Ivoire. Et que le temps des diagnostics est désormais derrière : l’heure est à l’action concertée, efficace et mesurable.
Les conclusions de ces réflexions de deux jours (14 et 15 juillet) sont très attendues pour être intégrées dans la formulation programmatique du prochain plan sectoriel a promis le chef du gouvernement.
Wassimagnon
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