Côte d'Ivoire : Transition écologique, une stratégie ivoirienne pour créer des emplois verts durables
Après trois jours intenses de travaux, les acteurs gouvernementaux, syndicaux, universitaires et du secteur privé ont achevé, ce vendredi, l’atelier national de consultation des parties prenantes pour l’actualisation de la Stratégie intégrée de promotion des emplois verts en Côte d’Ivoire (SIPEV-CI). Confrontée aux urgences climatiques, aux défis sociaux et aux exigences économiques, la stratégie actualisée se veut plus ambitieuse, plus inclusive et plus opérationnelle.
Dès l’ouverture, Dr Ohoué Didier Gbocho, directeur de l’économie verte et de la responsabilité sociétale des organisations au ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, a planté le décor.
« Face à la crise climatique actuelle, avec toutes les conséquences qui y sont associées, nous avons jugé nécessaire d’actualiser la stratégie afin d’intégrer des aspects jusqu’ici ignorés. Désormais, la dimension genre, la transition écologique juste, les émissions de gaz à effet de serre ou encore les impacts sociaux sont pris en compte », a-t-il expliqué.
Il a également tiré la sonnette d’alarme : « La Côte d’Ivoire est passée de 16 millions d’hectares de forêt en 1900 à moins de 3 millions aujourd’hui. C’est un désastre écologique. J’appelle les populations à se mobiliser pour préserver ce qui reste, notamment à travers le reboisreboisement "a-t-il ajouté.
Plusieurs intervenants ont soutenu que les emplois verts représentent une réponse concrète et durable à la montée du chômage des jeunes, à la pauvreté persistante et à l’effondrement écologique.
Dr Loukou Benjamin, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny et représentant des travailleurs à l’atelier, a insisté sur la nécessité d’une « transition juste ».
« Il faut changer notre manière de produire et de consommer. L’actualisation de la stratégie doit verdir nos instruments juridiques et réglementaires, jusqu’au Code du travail. Les travailleurs se préparent à cette mutation, mais nous voulons que l’État l’inscrive dans les lois », a-t-il plaidé.
Pour Charles Bémi, représentant de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), le patronat doit jouer un rôle central dans la réussite de cette stratégie.
« Le patronat ivoirien représente 80 % des recettes fiscales de l’État. Nous devons être au cœur de la transition. Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises sont soumises à des exigences internationales en matière de durabilité. Il est essentiel que la législation nationale s’aligne », a-t-il affirmé.
Il a cité l’exemple du recyclage des bouteilles plastiques, déjà générateur d’emplois verts, mais nécessitant un cadre juridique et financier solide pour se développer à grande échelle.
Parmi les axes stratégiques validés lors de l’atelier figurent, l’adoption de modes de production sobres en carbone, la promotion de l’entrepreneuriat vert, l’intégration de la dimension genre et des droits des enfants dans les politiques climatiques et la mise en place de guichets de financement durable pour soutenir les initiatives vertes.
Avec l’appui technique du Bureau international du travail (BIT), la nouvelle version de la SIPEV-CI devrait constituer la pierre angulaire d’un futur Plan national de transition juste, conformément aux engagements de la Côte d’Ivoire lors du Sommet climat des Nations Unies en 2019.
Jacqueville aura ainsi servi de cadre à une mise à jour collective et ambitieuse d’une stratégie nationale qui devra désormais sortir des tiroirs ministériels pour se traduire en emplois décents, durables et protecteurs de l’environnement. Comme l’a résumé un participant.
« L’avenir des jeunes Ivoiriens dépendra de notre capacité à transformer la menace climatique en opportunité verte. »
Wassimagnon
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