À quelques heures du vote, la Côte d’Ivoire retient son souffle. Cinq candidats briguent la magistrature suprême, mais une tendance claire se dessine après deux semaines de campagne.

Les Ivoiriens s’apprêtent à se rendre aux urnes ce samedi 25 octobre pour élire leur président de la République pour les cinq prochaines années. Cinq candidats sont en lice : Alassane Ouattara, président sortant et candidat du RHDP, qui sollicite un quatrième mandat ; Jean-Louis Billon du CODE ; Simone Ehivet Gbagbo du MGC ; Henriette Lagou Adjoua de GP-PAIX ; et Ahoua Don Mello, candidat indépendant et représentant des BRICS en Afrique.

La campagne électorale, ouverte le 10 octobre dernier, a officiellement pris fin le 23 octobre à minuit, conformément au calendrier de la Commission Électorale Indépendante (CEI). 

Sur le terrain, un constat s’impose : le président sortant Alassane Ouattara a dominé la campagne. Fort de la machine bien rodée du RHDP et d’un maillage territorial complet, le chef de l’État a mené une campagne visible et structurée, multipliant les meetings dans toutes les régions du pays.

Ses équipes ont sillonné villes et villages pour défendre le bilan de ses trois mandats, mettant en avant les réalisations en matière d’infrastructures, d’éducation et de sécurité.

À la veille du scrutin, de nombreux observateurs estiment qu’Alassane Ouattara est le grand favori, promis à une victoire confortable.

Face à la puissance du RHDP, Jean-Louis Billon a su tirer son épingle du jeu. L’homme d’affaires et député de Dabakala s’est imposé comme le principal challenger du président sortant.

Contrairement à d’autres candidats de l’opposition, Billon a mené une véritable campagne de terrain, sillonnant le pays du nord au sud, de l’ouest à l’est. Il a tenu plusieurs grands meetings qui ont attiré des foules notables, surtout dans les bastions traditionnels du PDCI et dans certaines zones du centre du pays.

Même s’il ne dispose pas du même appareil logistique que le RHDP, le candidat du CODE a réussi à donner une image dynamique et moderne de son camp.

Les autres candidats ont, quant à eux, connu des fortunes diverses.

Ahoua Don Mello, ancien collaborateur de Laurent Gbagbo, a ouvert sa campagne dans une salle close au Latrille Events à Abidjan, faute de moyens. Malgré un programme axé sur la souveraineté économique et la coopération Sud-Sud, son impact sur le terrain est resté limité. Il a tout de même tenté de couvrir certaines villes de l’intérieur avant de clore sa campagne dans l’Est du pays.

Simone Ehivet Gbagbo, ex-Première Dame et figure politique emblématique, a quant à elle entrepris un périple à travers plusieurs régions, notamment le Nord, avant de conclure sa campagne à Aboisso. Sa présence a suscité curiosité et nostalgie, mais sans créer de véritable engouement populaire.

Enfin, Henriette Lagou Adjoua, présidente du GP-PAIX, a mené une campagne discrète. Après un lancement à Daoukro, elle a achevé sa tournée dans le Gontougo, misant sur un discours de paix et de cohésion sociale.

À la clôture de la campagne, une tendance nette se dégage : Alassane Ouattara part largement favori pour conserver le pouvoir.

Derrière lui, la bataille pour la deuxième place semble se jouer entre Jean-Louis Billon et Simone Gbagbo, tandis qu’Ahoua Don Mello et Henriette Lagou peinent à exister sur la scène électorale.

Mais comme le rappelle un analyste politique, « la vérité sort toujours des urnes ». Rendez-vous est donc pris pour le 25 octobre 2025, date à laquelle les Ivoiriens feront leur choix. 

Wassimagnon