La Côte d’Ivoire a commémoré, ce jeudi 18 décembre 2025 à Abidjan-Cocody, la Journée internationale des migrants (JIM) autour du thème : « Mon histoire formidable, cultures et développement ». Une célébration placée sous le sceau de la reconnaissance, de la sensibilisation et de l’engagement collectif en faveur d’une migration sûre, ordonnée et régulière.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’année 2024 a été la plus meurtrière jamais enregistrée sur les routes migratoires, avec 8 938 décès dans le monde, dont 2 242 en Afrique. Des chiffres largement sous-estimés, de nombreux drames n’étant pas documentés, notamment dans le désert du Sahara et en mer. La majorité de ces victimes sont issues de réseaux de trafic illicite de migrants.

Face à cette réalité, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un arsenal juridique important, notamment la loi n°2018-571 du 13 juin 2018 relative à la lutte contre le trafic illicite de migrants, conformément aux instruments internationaux. La coordination de cette lutte est assurée par le Comité national de lutte contre la traite des personnes (CNLTP), présidé par le Premier Ministre.

La Journée internationale des migrants, instituée par la résolution A/RES/55/93 de l’Assemblée générale des Nations unies, vise à sensibiliser l’opinion sur les droits des migrants, à promouvoir leur intégration et à encourager la coopération internationale.

Prenant la parole au nom du Chef de mission de l’OIM en Côte d’Ivoire, Nadège Nibarekerwa a salué la résilience des migrants de retour et leur rôle dans le développement économique et social.

« Le retour des migrants n’est pas un échec. Lorsqu’il est préparé, accompagné et volontaire, il devient une véritable opportunité. Chaque année, des milliers d’Ivoiriens rentrent au pays avec des compétences, une vision élargie et une capacité d’initiative qui renforcent l’entrepreneuriat et l’emploi », a-t-elle affirmé.

Elle a également appelé à une mobilisation accrue de tous les acteurs afin de faire de la migration un facteur de progrès partagé, au service d’une Côte d’Ivoire solidaire et tournée vers l’avenir.

Moment fort de la cérémonie, le témoignage de Ba Larissa, jeune Ivoirienne revenue du Koweït, a profondément marqué l’assistance. Orpheline et employée dans une entreprise locale, elle avait accepté une offre de voyage vers la Tunisie, avant de découvrir que sa destination réelle était le Koweït.

Elle a relaté les maltraitances subies dans les foyers où elle a été contrainte de travailler, avant d’être secourue grâce à une demande d’assistance adressée au Gouvernement ivoirien. Bénéficiaire d’un programme de rapatriement volontaire, elle a aujourd’hui pu lancer une activité génératrice de revenus.

« Au début, on vous vend du rêve, mais une fois sur place, la réalité est tout autre. On peut réussir dans notre pays en développant de petits commerces », a-t-elle confié, appelant les jeunes à éviter les pièges de la migration irrégulière.

La cérémonie a également été marquée par la remise de dons en vivres et non-vivres à des ONG locales engagées dans la protection et la prise en charge des migrants.

Au nom des structures bénéficiaires, Mariam Ouattara, directrice de l’ONG CAVOEQUIVA, a exprimé sa gratitude : « Ces dons sont bien plus que des biens matériels. Ils symbolisent la solidarité et la fraternité. Ils contribueront à améliorer les conditions de vie des migrants accueillis dans nos centres et à leur redonner espoir ».

Représentant la ministre de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté, Mme Myss Belmonde Dogo, le Directeur de cabinet a réaffirmé la détermination de l’État ivoirien à lutter contre le trafic illicite de migrants.

Il a rappelé qu’en 2025, près de 2 300 migrants de retour ont été assistés dans le cadre de programmes de retour volontaire, grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers.

Sous le leadership du Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara, plusieurs avancées majeures ont été enregistrées, notamment, la ratification des conventions et protocoles internationaux, la mise en place de mécanismes sociaux tels que le Programme social du Gouvernement, les filets sociaux productifs, le Programme Emploi Jeunes, la Couverture maladie universelle, ainsi que les programmes École pour tous et École de la seconde chance.

Il a enfin lancé un appel pressant à la jeunesse ivoirienne sur les dangers de la migration irrégulière, exhortant tous les acteurs à renforcer la synergie d’actions pour endiguer ce fléau transnational. 

La Journée internationale des migrants 2025 s’est achevée sur une note d’optimisme, mettant en lumière des histoires de résilience, la richesse des diversités culturelles et la contribution essentielle des migrants au développement durable.

Wassimagnon