Marcel Amon Tanoh, ancien ministre des affaires étrangères et candidat à l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire (Ph KOACI)

L'ancien patron de la diplomatie ivoirienne, Marcel Amon Tanoh, candidat à la prochaine élection présidentielle de 2020 au pays, a quitté le RHDP, Parti présidentiel pour des différends avec l'actuel chef de l'Etat avec qui, la collaboration aura duré plus de vingt cinq années.

L'ex- ministre des affaires étrangères d'Alassane Ouattara, lors d'une émission sur une chaîne de télévision privée hier mardi soir, a expliqué son départ du RHDP.

Il a fait savoir que son départ du Parti au pouvoir était lié au processus du choix non démocratique du candidat qui devait défendre les couleurs du Parti présidentiel.

Marcel Amon Tanoh a expliqué que s'il existe un différend entre lui et le chef de l'Etat Alassane Ouattara, qu'il n'est tout de même pas fâché avec le président de la République avec qui, il entretient de bons rapports depuis son départ du RHDP.

"J'ai dit au Président ce, sur quoi je n'étais pas d'accord, je suis un homme loyale", a affirmé Marcel Amon Tanoh.

A moins de deux mois de la prochaine élection présidentielle, l'ancien patron de la diplomatie ivoirienne estime qu'il y a des tensions et des crispations concernant la commission électorale indépendante (CEI), la liste électorale et le Conseil Constitutionnel, à dissiper avant d'aller à l'élection présidentielle du 31 octobre.

"Je crois qu'il faut qu'on s'asseye. A quoi ça sert d'aller à des élections si au soir de l'élection, celui qui est élu n'est pas bien élu, celui qui est battu ne reconnaît pas la victoire de celui qui est élu et que cette élection n'a pas réconcilié les Ivoiriens?", s'est-il interrogé.

"Il y a une réforme du Conseil Constitutionnel à faire. Il faut faire en sorte que cette institution soit crédible", a poursuivi l'ancien directeur de cabinet d'Alassane Ouattara.

Concernant la demande d'un passeport ordinaire déposée à l'ambassade de la Côte d'Ivoire à Bruxelles par l'ancien chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo, qui serait en cours de traitement selon le porte-parole du gouvernement Sidi Touré, l'ex-patron de la diplomatie ivoirienne est catégorique.

"Le président Laurent Gbagbo a droit à deux passeports, un passeport diplomatique, c'est un décret qui le dit et il a droit à un passeport vert et la CPI (cour pénale internationale Ndlr) l'a autorisé maintenant à se déplacer donc il faut lui donner son passeport", a martelé l'ancien ministre des affaires étrangères.

Enfin, Marcel Amon Tanoh a plaidé pour que l'élection présidentielle d'octobre prochain soit repoussée de quelques mois plutôt qu'il y aient des morts au lendemain du 31 octobre.

Jean Chrésus