Soro et Affoussy Bamba 

Le Ministre de la Justice Sansan Kambilé a adressé au Ministre des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire, Ally Coulibaly, une demande de transmission aux autorités françaises des mandats d’arrêts contre Guillaume Soro, Issiaka Fofana, Moussa Touré et Abdoulaye Fofana.

Selon le collectif des avocats de l’ex chef rebelle, cette demande n’est que une opération de communication orchestrée par le pouvoir, dans le seul but selon eux, de démoraliser les ivoiriens.

Me Affoussy Bamba, Robin Binsard et Charles Consigny dénoncent des mandats d’arrêts illégaux qui reposeraient sur des procédures illicites.

« Les mandats d’arrêts sont manifestement illégaux en ce qu’ils reposent sur des procédures illicites ... De même force est de constater que le précédent mandat d’arrêt prétendument émis contre notre mandant n’a jamais été appliqué, ni même diffusé », relèvent le collectif sans pour autant préciser s'il a pris connaissance du contenu des mandats d'arrêts.

Pour la défense de celui qui a émis des appels à l’insurrection en Côte d'Ivoire depuis la France où il vis ou vivait en exil depuis 2019, le code de procédure pénale français prévoit qu’aucune extradition ne peut être accordée lors qu’elle repose sur un mobile politique, ou encore lorsque les institutions judiciaires de l’état requérant l’extradition ne garantissent pas le respect des droits de la défense.

 « Ce qui est assurément le cas en l’espèce », affirment-ils.

Pour rappel, au delà de la posture putschiste condamnée par le Président Français à l'image de la grande majorité des ivoiriens, Guillaume Soro dont, selon Ouattara, " la place est en prison " a été condamné en avril dernier à 20 ans de prison, non dans une affaire politique mais de recel de bien public. Il est par ailleurs poursuivi pour une tentative de coup d'Etat en décembre 2019.

Après des mandats d'arrêts internationaux annoncés dont les procédures n'étaient pas allées jusqu'à leur terme, comme relevé le 10 Novembre dernier (voir article associé, ndlr), si Soro libre de voyager et averti, avait quitté le territoire français et plus largement européen, toute cette agitation autour de sa personne de Paris à Abidjan pourrait alimenter la thèse de complicités françaises et ivoiriennes en vue d'un plan de renversement du pouvoir d'Alassane Ouattara.

Enfin, si toujours en France et pas livré par les autorités, au regard des faits, comme "protégé" par un système qui va jusqu'à diffuser sur internet la demande d'émission des mandats d'arrêts mais pas le contenu, cela continuera d'alimenter cette bien sombre thèse.

Donatien Kautcha, Abidjan