Hier lundi 26 mai 2025 restera gravé comme un jour sombre dans la mémoire des habitants du quartier Séwéké à San Pedro. Une banale querelle familiale autour d’une somme d’argent s’est transformée en drame absolu, lorsque l’un des membres de la famille, pris d’une rage incontrôlable, a délibérément incendié la maison familiale avec ses frères à l’intérieur.

D’après les témoignages recueillis sur place, la tension couvait depuis plusieurs jours entre les frères. Ce jour-là, l’accusation de vol proférée par l’un d’eux a mis le feu aux poudres. Furieux et persuadé que son argent avait été subtilisé par ses proches, l’homme est sorti précipitamment, avant de revenir armé d’un bidon de carburant. En quelques gestes, il a répandu l’essence sur la maison en bois, puis y a mis le feu.

Les flammes se sont propagées à une vitesse fulgurante. À l’intérieur, six de ses frères n’ont eu ni le temps ni la possibilité de fuir. Pris au piège, ils ont été grièvement brûlés alors que les voisins, alertés par les cris et la fumée, tentaient en vain de pénétrer dans la maison pour leur porter secours. Le feu était déjà trop violent.

Les pompiers civils du Centre de Protection Civile (ONPC) de San Pedro sont intervenus en urgence. Grâce à leur réactivité, les six victimes ont pu être sorties vivantes de l’enfer, bien que leur état soit très préoccupant. Les blessés présentaient des brûlures au deuxième degré sur de larges parties du corps. Ils ont été immédiatement transportés au Centre Hospitalier Régional (CHR) de San Pedro, où ils sont actuellement pris en charge en soins intensifs.

L’auteur présumé de cet acte barbare, qui aurait pris la fuite après avoir allumé l’incendie, est activement recherché par les forces de l’ordre. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame et traduire le suspect devant la justice.

À Séwéké, les habitants sont encore sous le choc. Une maison calcinée, des corps mutilés par les flammes et une famille brisée rappellent cruellement que parfois, la violence naît au cœur même du foyer. Une tragédie d’autant plus révoltante qu’elle aurait pu être évitée.

Jean Chresus, Abidjan