Le tabac continue de tuer, et les jeunes sont la cible. Face à une industrie du tabac toujours plus ingénieuse et agressive dans sa stratégie de séduction, le Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, Pierre Dimba, a invité la jeunesse ivoirienne à "ne touchez pas à la cigarette" et à "ne tombez pas dans le piège !"

Adresse faite ce vendredi 30 Mai 2025, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, célébrée à Abidjan sous le thème : « Produits du tabac et à base de nicotine : démasquons les tactiques de séduction de l’industrie du tabac ». Le ministre n’a pas mâché ses mots pour dénoncer une « offensive » de l'industrie du tabac particulièrement ciblée contre les jeunes.

« Le tabagisme est une épidémie mondiale. Malgré nos progrès, l’industrie du tabac multiplie les ruses pour piéger nos enfants », a-t-il dénoncé devant des membres du parlement des jeunes, des acteurs de santé, des journalistes, des représentants de la société civile, des chefs traditionnels, des mamans et d’invités.

Pierre Dimba n'est pas passé par quatre chemins pour dénoncer les tactiques de marketing redoutables déployées pour banaliser le tabac et encourager son adoption dès le plus jeune âge. Les arômes fruités, packaging coloré et attrayant, formes ludiques proches de bonbons ou de gadgets technologiques. Des manœuvres habiles qui visent, selon le premier responsable de la santé en Côte d'Ivoire, à masquer la dangerosité du produit et à rendre l’addiction presque « cool » chez les jeunes.

« Ces pratiques ne relèvent pas du simple marketing, elles relèvent de la manipulation. Elles visent à créer une dépendance durable et à garantir une clientèle fidèle, dès l’adolescence », a-t-il dénoncé.

Le constat est alarmant mais les données donnent des raisons d’espérer. Selon les dernières enquêtes, la prévalence du tabagisme chez les jeunes de 13 à 15 ans est tombée de 13,7 % à 4,5 %, et celle des 20-24 ans de 24,5 % à 14 %. Des résultats obtenus grâce à des politiques publiques rigoureuses, notamment l'interdiction de fumer dans les lieux publics, la réglementation des produits dérivés, les campagnes de sensibilisation ciblées, la traçabilité renforcée des produits du tabac, entre autres.

Cette édition 2025 de la Journée mondiale sans tabac a été aussi l’occasion pour Pierre Dimba de reconnaître l'engagement de certains acteurs dans la lutte, ceux qui, au quotidien, œuvrent à faire reculer ce fléau, et aussi à faire un appel de pied à d'autres engagements dans la lutte.

Cinq figures majeures ont, alors, été honorées par le ministère, devenant Ambassadeurs de la lutte antitabac. Il s'agit de Raoul Modeste Aby Akrobou, maire de Marcory, pour la création d’un comité local de lutte antitabac dans sa commune ; de Dimitri Agoutsi, journaliste et président du RECLTASU, pour ses actions médiatiques et la création du concours « Plume antitabac » ; de Saly Siliué Konaté, directrice de Radio Côte d’Ivoire, initiatrice de l’émission Radio Vacances, un programme de sensibilisation dédié aux jeunes ; de Lucien Agbia, PDG de Business 24, qui soutient la couverture médiatique des actions contre les addictions et de Souleymane Koné, représentant de l’OMS, pour son appui technique précieux aux initiatives locales.

Dans son discours, le ministre Dimba a interpellé directement les jeunes : « Ne commencez pas à fumer. Et si vous fumez déjà, faites le choix d’arrêter. Car chaque âge apporte son lot de conséquences », conseil le ministre ivoirien de la santé, insistant sur le fait que le combat contre le tabagisme est avant tout une bataille pour la vie, une lutte contre l’asservissement à une industrie qui prospère sur la maladie.

Le gouvernement ivoirien, selon le ministre Pierre Dimba, entend renforcer les mesures préventives, en s’appuyant sur la Convention Cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et la loi nationale en vigueur.

Le mot d’ordre de cette journée : sensibiliser, protéger, agir. Car chaque jeune sauvé du tabac est une victoire sur une industrie qui, malgré son vernis marketing, vend la mort sous des traits charmeurs.

Wassimagnon