

Côte d'Ivoire : Cap vers Paris, 20 startups ivoiriennes se dirigent vers VivaTech 2025 avec l'ambition d'un pays en mouvement vers l'innovation
Les ministres et les responsables des startups (Ph Koaci)
Ce mardi 3 juin 2025, les couloirs de l’immeuble Postel 2001, siège du Ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation, vibraient d’une énergie particulière. Celle d’une jeunesse ivoirienne portée par l’ambition, la créativité et un profond désir de transformation. Sous les regards attentifs des ministres Ibrahim Kalil Konaté et Mamadou Touré, vingt startups ivoiriennes ont officiellement été présentées à la presse et au grand public. Leur destination : VivaTech 2025, le plus grand salon européen de la technologie, prévu du 11 au 14 juin à Paris.
Cette conférence de lancement, bien plus qu’un simple point de presse, résonnait comme une cérémonie d’investiture symbolique pour cette délégation nationale. Sur le visage des jeunes entrepreneurs présents, on pouvait lire la fierté, l’émotion parfois, mais surtout une détermination palpable.
Parmi eux, Tenon Coulibaly, fondateur de Digital Smart Trash, a pris la parole au nom de ses pairs. Son discours, simple et sincère, a su capturer l’essence de ce moment. “Nous sommes vingt startups, issues de secteurs variés – de la santé à la fintech, en passant par la green tech et l’intelligence artificielle – mais unies par une même ambition : faire briller l’innovation ivoirienne sur la scène mondiale”, a-t-il déclaré, visiblement ému.
L’appui de l’État ivoirien est au cœur de cette dynamique. Grâce à l’implication du Ministère de la Transition Numérique et du Ministère de la Promotion de la Jeunesse, ces jeunes entreprises sont accompagnées, financées, formées. Un soutien institutionnel qui, selon Tenon Coulibaly, fait toute la différence : “Notre récente participation à Francotech nous a permis d’intégrer un programme d’accompagnement international, de séduire un business angel, et d’avancer concrètement vers notre implantation en Europe. Aujourd’hui, avec VivaTech, nous poursuivons cette dynamique.”
Ce témoignage n’est pas isolé. Il illustre une réalité nouvelle : celle d’un pays qui, résolument, place sa jeunesse au centre de sa stratégie de développement. Une ligne politique confirmée par le ministre Mamadou Touré dans une allocution chaleureuse, ponctuée d’encouragements.
“Le gouvernement, sous l’impulsion du Président de la République, a décidé de faire de la jeunesse une priorité absolue. Depuis son arrivée à la tête de l’État, nous avons repris avec l’excellence”, a-t-il martelé. Pour lui, l’innovation n’est pas un luxe, mais une nécessité dans le parcours de développement de la Côte d’Ivoire. “Les startups apportent chaque jour des réponses concrètes aux préoccupations des populations”, a-t-il souligné.
Le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l'Insertion professionnelle et du Service civique a également salué la rigueur du processus de sélection des 20 startups, insistant sur l’importance de la transparence : “Ce sont les meilleures qui ont été retenues pour nous représenter. Elles ont été choisies pour leur sérieux, leur potentiel et leur capacité à porter haut les couleurs de la Côte d’Ivoire.”
Plus loin dans son propos, il a évoqué la stratégie du gouvernement pour faire émerger des champions nationaux. Un document dédié à cette ambition est d’ailleurs en cours de finalisation. “Je ne vous cache pas que vous figurez en bonne place dans cette stratégie. Vous le méritez. Et nous voulons que vous montriez, sur le terrain, que vous êtes à la hauteur”, a-t-il lancé, presque paternel.
Mamadou Touré n’a pas manqué de rappeler les efforts financiers déployés par l’État pour appuyer les jeunes entreprises : “Nous avons mis en place le fonds Startup Post-Capital. C’est déjà plus d’un milliard de francs CFA investis. Et cette année, ce seront deux milliards supplémentaires que nous allons mobiliser avec le ministère de l’Économie numérique.” Pour lui, la balle est désormais dans le camp des entrepreneurs : “L’État est là à vos côtés. Maintenant, c’est à vous de jouer. Nouez des partenariats, trouvez des financements, grandissez.”
Le ministre Kalil Konaté, pour sa part, a mis en lumière l’arsenal juridique et institutionnel mis en place pour structurer l’écosystème numérique. Il a rappelé la promulgation, en novembre 2023, de la loi sur la promotion des startups numériques, un cadre qui permet aujourd’hui un accompagnement plus ciblé et plus stratégique.
“L’État prend en charge ces 20 startups, ce sont des ressources importantes. À vous maintenant de capitaliser cette opportunité. L’an passé, quatre startups ivoiriennes ont levé des fonds à VivaTech. Cette année, nous espérons encore mieux.”, a-t-il dit.
Son intervention a également permis d’annoncer un événement phare à venir : IvoireTech, qui se tiendra à Abidjan du 9 au 11 juillet. Une manière de créer un écosystème d’innovation durable sur le territoire national et de tisser des liens plus solides entre les entrepreneurs locaux et les investisseurs internationaux.
“La Côte d’Ivoire numérique se construit en silence, mais elle avance. Le Président de la République croit en vous, et vous recevra probablement cette semaine”, a confié Kalil Konaté.
La symbolique est forte. Ces vingt jeunes entreprises ne sont pas seulement des exposants à un salon de la tech. Elles sont les visages d’un avenir que la Côte d’Ivoire façonne, patiemment, avec foi et détermination. Elles portent l’histoire d’un pays qui a décidé de ne plus attendre le progrès, mais de le créer.
En ce 3 juin 2025, ce ne sont pas simplement des jeunes qui s’apprêtent à embarquer pour Paris. Ce sont des idées, des rêves, des modèles d’impact. Ce sont vingt trajectoires qui, chacune à sa manière, racontent une Côte d’Ivoire debout, audacieuse, inventive. Et peut-être surtout, une Côte d’Ivoire qui y croit.
Jean Chresus, Abidjan

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