L’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI) accueille, du 4 au 5 juin, un atelier de haut niveau sur le thème : « Digitalisation et durabilité dans le secteur postal : rôle du régulateur ». Organisé au siège de l’institution à Abidjan, cet événement rassemble décideurs, régulateurs, opérateurs postaux et experts pour anticiper les grandes mutations de ce secteur clé dans un contexte de transition numérique et écologique.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Mme Diabaté Korotoum, Conseillère juridique à l’ARTCI, représentant le Directeur général, Ouattara Lakoune, actuellement en mission. Dans son allocution, Mme Diabaté a tenu à saluer la forte mobilisation des acteurs du secteur, reflet de l’importance accordée aux enjeux actuels.

« Le secteur postal, parfois perçu comme traditionnel, est en réalité un acteur clé dans les problématiques du changement climatique, de durabilité et d’inclusion numérique », a-t-elle déclaré.

Elle a insisté sur l’interconnexion entre les trois grandes thématiques de l’atelier : digitalisation, durabilité et adaptation au changement climatique, soulignant la nécessité de réponses systémiques, inclusives et innovantes.

Pour la représentante du Directeur général, le rôle du régulateur est aujourd’hui plus stratégique que jamais. Il s’agit, selon elle, de garantir un cadre propice à l’innovation tout en assurant l’accessibilité et la cohésion sociale.

« Le dialogue, la co-construction et le partage d’expériences sont essentiels. C’est tout le sens de cet atelier. »

Prenant la parole en tant que président du comité scientifique de l’atelier, Ipou Alexandre, Chef de département marchés à la direction de la régulation postale, a présenté le contexte et les objectifs des travaux à venir. Selon lui, le secteur postal est confronté à une double transition : numérique et écologique.

« La digitalisation offre une opportunité de moderniser les services, d’optimiser les performances et de renforcer l’inclusion », a-t-il expliqué, tout en alertant sur les défis qu’elle engendre : transformation des modèles économiques, cybersécurité, fracture numérique, évolution des compétences, etc.

Concernant la durabilité, M. Ipou a insisté sur la nécessité pour les opérateurs postaux d’intégrer des pratiques écologiquement responsables et économiquement viables.

Il a évoqué les impacts concrets du changement climatique sur le secteur, allant des perturbations logistiques aux nouvelles attentes des consommateurs en matière d'engagement environnemental.

Dans ce contexte, le rôle du régulateur est de plus en plus central. Il doit non seulement encadrer la concurrence de manière équitable, mais aussi promouvoir l’innovation responsable et accompagner la résilience du secteur. L’atelier vise ainsi à produire des analyses, identifier des bonnes pratiques internationales et formuler des recommandations concrètes.

À travers panels, échanges et retours d’expérience, les participants auront pour mission de réfléchir collectivement à l’avenir du secteur postal en Côte d’Ivoire. 

Il s’agit notamment d’explorer les impacts de la digitalisation sur les modèles économiques traditionnels, d’évaluer les leviers d’action pour une transition écologique réussie, et de préciser les instruments dont disposent les régulateurs pour accompagner ces mutations.

« Plus qu’une simple rencontre, cet atelier se veut un cadre stratégique de réflexion et d’action pour anticiper les mutations du secteur postal et bâtir ensemble un avenir durable, résilient et inclusif », a conclu Ipou Alexandre.

Les conclusions de ces deux jours de travaux pourraient non seulement inspirer des initiatives à l’échelle nationale, mais également contribuer à une dynamique régionale, voire continentale, en faveur d’un secteur postal africain tourné vers l’innovation et la durabilité.

Wassimagnon