Laurent Gbagbo ce samedi à Abidjan

Après Marcory et Cocody, Laurent Gbagbo, président du Parti des Peuples Africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) était, ce samedi 7 juin 2025 à Port-Bouet, précisément au terrain du village de Petit-Bassam, dans le cadre de ses meetings de mobilisation baptisés " Côcôcô c'est Laurent Gbagbo". 

Face à ses partisans chauffés à blanc plusieurs heures avant, Laurent Gbagbo n'est pas passé par quatre chemins pour dire ses vérités au pouvoir qu'il accuse avec la complicité de la CEI, de l'avoir exclu de l'élection présidentielle en le radiant de la liste électorale définitive publiée le 4 juin dernier.

" Je ne serai pas candidat à la Présidence de la République, parce que j'ai volé. Je ne suis pas un voleur et comme ils veulent qu'on se batte, alors on va se battre", a-t-il lancé sur un ton ferme, avant de poursuivre.

" Moi Gbagbo, personne ne peut me traiter de voleur. C'est une insulte à ma personne, à ma famille et à mes proches. Qu'ils sachent qu'on se battra".

Le président du PPA-CI qui dit avoir la culture du combat depuis l'âge de 18 ans, est prêt à se battre pour faire triompher la justice. 

" Je sais recevoir des coups, mais je sais aussi en donner et je sais surtout quand il faut donner les coups. Je me bats depuis que j'ai 18 ans. Attention vous êtes en train d'aller d'aller trop loin. Trop c'est trop", a-t-il décrié.

Poursuivant, Laurent Gbagbo dans un style un peu plus direct, a adressé quelques piques au chef de l'État Alassane Ouattara qu'il soupçonne de vouloir faire un 4è mandat selon lui anti-constitutionnel. 

" Ceux qui s'oublient aujourd'hui doivent se souvenir que ce sont eux qui sont inéligibles. Je t'aide en te donnant un mandat exceptionnel pour te sortir la tête de l'eau et c'est toi qui veut m'empêcher d'être candidat alors que toi, tu es en train de vouloir faire un 4è mandat", a-t-il fustigé.

Et d'ajouter : " vous nous avez eu une première fois, vous ne nous aurez pas une deuxième fois. Que celui qui est candidat pour un 4è mandat sache que nous ferons tout pour qu'il ne soit pas candidat".

L'ancien chef de l'État a révélé qu'à ce jour ce sont 105 prisonniers politiques qui croupissent dans les prisons. Ce qui selon lui est inacceptable. 

" Je rêve d'un pays où il y a la liberté, où les populations n'ont pas faim, où les gens peuvent se soigner quand ils sont malades, où l'école est gratuite", a-t-il indiqué.

Laurent Gbagbo a terminé son meeting en lançant cet appel à ses militants et principalement aux jeunes : " considérez qu'ils veulent qu'on se batte, donc soyez prêts pour la bagarre ", a-t-il conclu.

Comme en 2020, Gbagbo bien loin de sa puissance politique d'avant, prend acte une nouvelle fois qu'il ne pourra compétir dans une présidentielle. Néanmoins, au constat, au regard de son age et son état de santé fragile, obligeant entourage au port du masque, il prend plaisir à parler en public, en bon tribun même si parfois, comme à son habitude, à la limite du comique.

Wassimagnon