

Côte d'Ivoire : Réforme relative à la libre circulation des pharmaciens dans l'espace UEMOA, les intérêts ivoiriens menacés ? Le Ministère s'explique
La conférence de clarifications (DR)
L’adoption récente par le Sénat d’une réforme clé de la loi relative à l’exercice de la profession pharmaceutique continue de susciter interrogations.
Le dimanche 08 juin 2025, lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux de l’Autorité Ivoirienne de Régulation Pharmaceutique (AIRP), son premier responsable, le Dr. Assane Coulibaly, a tenu à clarifier les objectifs de ce texte et à rassurer les Ivoiriens et l’ensemble des parties prenantes.
Pour rappel, la réforme porte sur la révision des articles 13 et 14 de la loi n° 533-2015 relative à l’exercice de la pharmacie. Elle vise à lever les obstacles juridiques à la libre circulation et à l’établissement des pharmaciens dans l’espace UEMOA, conformément aux engagements communautaires.
« Ce n’est en rien une menace pour les acteurs de la pharmacie ivoirienne, bien au contraire. La véritable menace qui doit être prise en compte est celle du phénomène de la vente parallèle des médicaments dans les circuits illégaux ; s'agissant pour la plupart du temps de médicaments de qualités inférieurs ou falsifiés. Ce phénomène constitue d’ailleurs une concurrence déloyale pour le secteur pharmaceutique, et représente une véritable menace de santé publique et un danger pour nos populations », a soutenu Dr Coulibaly, tout en rappelant que, que cette mesure n’était en rien nouvelle : « Elle date de 2008, et avait été déjà transposée partiellement dans la loi de 2015.
Le Ministère de la Santé, de l'Hygiène Publique et de la Couverture maladie universelle, n’a fait qu'à la remettre au goût du jour pour l’adapter aux recommandations formulées par l’UEMOA lors des dernières évolutions de sa mise en œuvre. »
Il s’agirait donc pour la Côte d’Ivoire, moteur économique de la sous-région, d’harmoniser enfin ses textes avec ceux des autres pays membres tels que le Sénégal, le Mali, le Bénin ou le Burkina Faso, qui l’ont déjà transposée.
Le projet de révision de la loi adopté par le Sénat ne vise en aucun cas à défavoriser nos pharmaciens. Les procédures d’attribution de licences et de création de pharmacie resteront strictes et le cadre réglementaire demeurera exigeant. »
Le but affiché serait d’éviter toute concurrence déloyale, de protéger le monopole pharmaceutique et de maintenir un haut niveau de qualité des services dans le secteur.
Au-delà des officines de pharmacie, cette réforme concerne l’ensemble de la chaîne de valeurs pharmaceutiques, notamment : la formation, la recherche et le développement, la production, la distribution et la dispensation des médicaments, relève-t-on.
Donatien Kautcha, Abidjan

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