Côte d'Ivoire : Restitution annoncée du tambour Djidji Ayokwê, la diplomatie parlementaire de Bictogo porte ses fruits, une loi cruciale votée ce samedi à l'hémicycle français
Un moment historique se profile dans les relations culturelles franco-ivoiriennes. L’Assemblée nationale française s’apprête à voter, ce lundi 7 juillet, une loi en nouvelle lecture autorisant la restitution d’un bien culturel majeur à la Côte d’Ivoire : le célèbre tambour parleur Djidji Ayokwê, saisi en 1916 à l’époque coloniale. Une avancée diplomatique portée par le Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Adama Bictogo, en mission officielle à Paris dans le cadre de la 50e session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF).
Ce vote solennel représente l’aboutissement d’un plaidoyer constant et structuré initié par Adama Bictogo depuis plusieurs mois. Dès septembre 2023, lors d’un entretien avec le Président du Sénat français Gérard Larcher, le dirigeant ivoirien avait formulé le vœu que la Côte d’Ivoire figure dans le futur dispositif législatif sur les restitutions d’œuvres culturelles. Il saluait alors l’exemple du Bénin, qui avait obtenu la restitution de plusieurs pièces patrimoniales.
Cette volonté de réparation historique a trouvé un écho lors de la visite officielle en Côte d’Ivoire de la Présidente de l’Assemblée nationale française, Yaël Braun‑Pivet, en avril 2023. S’exprimant à l’hémicycle d’Abidjan, elle affirmait alors.
« Le fameux tambour parleur, le tambour Djidji Ayokwê, fera de nouveau entendre sa voix en terre ébrié, amplifiant pour l’ensemble du continent un processus régulier et bien encadré dans lequel restitution rime avec valorisation. »
Le processus législatif français, qui s’appuie notamment sur les recommandations du rapport Sarr-Savoy (2018), a franchi une étape clé en avril 2025 avec l’adoption, en première lecture au Sénat, d’un projet de loi portant sur la restitution d’œuvres culturelles à plusieurs pays africains, dont la Côte d’Ivoire. Ce texte confirme l’engagement de la France à participer à un mouvement global de restitution et de réappropriation culturelle.
La commission compétente de l’Assemblée française se réunira une dernière fois ce samedi avant le vote final du 7 juillet, à 15 heures. Un moment hautement symbolique qui devrait consacrer le retour d’un trésor patrimonial ivoirien, considéré comme un vecteur de mémoire et d’identité pour le peuple ébrié et au-delà.
Pour le Président Adama Bictogo, cette restitution est bien plus qu’un simple retour d’objet : elle incarne la réussite d’un dialogue interparlementaire fécond, une reconnaissance de l’histoire et un acte de justice culturelle.
« La Côte d’Ivoire défendra toujours, dans le cadre du dialogue entre institutions législatives, les droits légitimes des peuples à retrouver leur patrimoine. Ce combat est celui de la mémoire, de la dignité et de la culture », a-t-il affirmé à la veille de son départ pour Paris.
Alors que s’ouvre la 50e session de l’APF dans la capitale française, cette restitution constitue un moment fort, témoignant d’une coopération renouvelée entre la France et l’Afrique, où muséographie, conservation et dialogue patrimonial avancent désormais main dans la main.
Wassimagnon
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